ZNT : « Des coûts et beaucoup de travail en plus sans compensation, c'est révoltant »
Cécile Fléchel a installé un mélange de plantes mellifères sur ses ZNT au printemps et communique sur ses pratiques. Elle doute toutefois de l’impact de ce nouveau dispositif et regrette ces contraintes supplémentaires.
Cécile Fléchel a installé un mélange de plantes mellifères sur ses ZNT au printemps et communique sur ses pratiques. Elle doute toutefois de l’impact de ce nouveau dispositif et regrette ces contraintes supplémentaires.
Même parmi les agriculteurs motivés pour aller vers des pratiques toujours plus respectueuses de l’environnement, les ZNT ont du mal à passer. Installée à Marly dans le Nord, commune mitoyenne de Valenciennes (44 000 habitants), Cécile Fléchel est de ceux-là. Pour la nouvelle campagne, elle devra mettre en place 1,2 kilomètre de ZNT, soit 36 ares.
« Le coût de ces semences est d’une centaine d’euros à l’hectare. Et au-delà du coût, le plus lourd c’est le temps consacré : entre atteler, préparer et dételer le semoir, il faut compter quasiment une demi-journée de travail. Tout cela sans aucune compensation. Je suis révoltée qu’une telle mesure n’ait pas été intégrée dans un politique agricole. »
Pour la jeune femme, ces ZNT ne résoudront aucun problème : « Quelqu’un qui dénigre l’agriculture ne changera pas d’avis parce que mon pulvé passe à 3 mètres plutôt qu’à 3 centimètres de son terrain. » Une contrariété qui ne l’a pas empêchée de mettre en place ses ZNT dès le printemps dernier, en bordure de ses pommes de terre et maïs, et d’en avertir ses voisins par courrier. « J’ai expliqué quelle culture nous allions implanter, comment nous cherchions à limiter notre impact phyto tout en protégeant la culture. » Les voisins ont vu se développer un mélange de plantes mellifères.
Laisser le couvert de plantes mellifères en place
« Le couvert a bien levé et le résultat est joli. Les riverains sont contents, les promeneurs n’y vont pas car c’est trop haut et ça reste considéré comme une culture. À l’automne, j’hésite à laisser ce couvert en place pour qu’il reparte au printemps. J’ai vu cela ailleurs et ça fonctionne bien. L’autre option, c’est de détruire ce mélange pour semer du blé tendre, à une date tardive et à forte densité, pour permettre une impasse d’herbicide et une récolte. Je trancherai en fonction de l’état des couverts et des conditions de semis. Si la météo est comme celle de l’hiver dernier, ce sera vite vu. »