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« Un maïs est indispensable dans notre rotation pour gérer le salissement »
Confronté à une problématique de désherbage, le maïs présente un intérêt agronomique chez Samuel Merceron. L’agriculteur s’appuie sur la génétique pour maintenir le maïs au sein de sa rotation, même dans les terres difficiles.
Confronté à une problématique de désherbage, le maïs présente un intérêt agronomique chez Samuel Merceron. L’agriculteur s’appuie sur la génétique pour maintenir le maïs au sein de sa rotation, même dans les terres difficiles.
Installé depuis quatre ans en association avec son père à Saint-Maxire (79), Samuel Merceron exploite 450 hectares de terres en cultures de vente. Même si les années se suivent et ne se ressemblent pas, le maïs présente toujours un intérêt agronomique, au-delà de l’aspect économique. Après une année 2022 très difficile avec une moyenne de 40 q/ha sur ses parcelles non irriguées, Samuel Merceron renoue avec de bons rendements en 2023. Les surfaces irriguées atteignent 130 quintaux et le rendement des terres non irriguées avoisine les 90 quintaux. Certes, les 40 quintaux sur 45 hectares ont été difficiles à encaisser en 2022. Mais l’agriculteur ne raisonne pas sur une année : « on ne gagne pas d’argent à ce niveau de rendement. Depuis mon installation en 2019, la moyenne des maïs secs se situe à plus de 60 quintaux. La culture reste rentable ».
Une culture nettoyante de printemps
L’intérêt du maïs ne se résume pas à une campagne ou une parcelle pour Samuel Merceron. La culture répond aux problèmes de salissement des cultures d’hiver. « C’est une culture nettoyante dans notre rotation comprenant du blé, de l’orge semence, du tournesol et du colza. Il nous aide à maîtriser les ray-grass et les vulpins. Les matières actives utilisées sur le maïs diffèrent des autres cultures. » La culture est également implantée avant l’orge semence. Pour ces 15 hectares contractualisés, le cahier des charges interdit d’implanter un blé en précédant.
Variétés adaptées au terroir et aux réserves hydriques
Dans ce contexte où le maïs n’est pas réservé aux bonnes terres, Samuel Merceron s’appuie sur la génétique. Pour choisir les deux ou trois variétés semées chaque année, l’agriculteur s’en remet beaucoup aux résultats d’essais du réseau auquel appartient sa coopérative. Son exploitation accueille également des tests, notamment pour KWS (lire ci-dessous). « J’observe les résultats sur les terres similaires aux nôtres, et j’arbitre entre variétés rustiques et plus performantes, selon le niveau de réserve hydrique des parcelles. » L’agriculteur préfère les indices 420-450, qu’il sème au 15 mars. « On ne craint pas les gelées d’avril et la floraison se positionne fin juin-début juillet. Le maïs sec est récolté vers le 15 septembre et le maïs irrigué début octobre. »
Développement de la luzerne, toujours avec maïs
La stratégie de l’exploitation devrait évoluer avec une nouvelle possibilité d’irrigation, via la Sèvre niortaise réalimentée par un barrage. La culture de la luzerne devrait monter en puissance. Mais ce développement ne sera fera pas au détriment du maïs. Au contraire, cette culture de printemps, comme le tournesol, saura s’intercaler entre deux cultures de luzerne, tous les cinq ans. « Grâce aux progrès génétiques du maïs, nous sommes convaincus qu’on sera toujours capables d’aller chercher du potentiel, malgré la sécheresse. ».
Tester nos variétés dans des conditions compliquées
ELISA TEXIER, ingénieure KWS sur le secteur Poitou-Charente-Limousin-Périgord : « Depuis trois ans, nous menons des essais sur l’exploitation de Samuel Merceron. KWS souhaitait tester ses variétés dans un contexte difficile. Certaines terres sont superficielles avec des problématiques de salissement de cultures d’hiver. Nous sommes ici sur une plaine argilo-calcaire séchante. Pour un semencier, ces conditions difficiles s’avèrent intéressantes pour comparer nos variétés en conditions réelles. Nous observons le comportement des variétés de maïs par rapport aux moyennes des parcelles et aux témoins de marché. L’objectif chez Samuel Merceron est d’identifier des variétés robustes dans ces conditions. »