Trois stratégies à l'épreuve de la moisson 2016
Vous avez découvert David Vincent, Philippe Houdan et François Mellon dans notre numéro 300. Le premier mise sur l'agriculture de précision, le deuxième limite le travail du sol au minimum, le troisième est 100 % bio. Qu'ont-ils récolté ? Comment ont-ils vécu la campagne 2015-2016 ? Comment vont-ils ajuster leurs stratégies pour 2017 ? Le point sur leurs choix.
Nous voici de retour chez nos trois témoins de ces tendances qui « remuent les grandes cultures ». David Vincent a investi dans l'agriculture de précision, Philippe Houdan s'est orienté vers l'agriculture de conservation, François Mellon est désormais tout en bio.
Revenir chez eux après la récolte 2016 permet de mesurer les dégâts survenus dans la grande moitié nord de la France. Avec 41 q/ha de moyenne sur ses 110 hectares de blé tendre, Philippe Houdan, en Côte-d'Or, n'a jamais enregistré de si mauvais résultats. Dans l'Oise, François Mellon a vu ses rendements divisés quasiment par deux dans toutes ses productions, hormis la lentille, qui s'en sort étonnamment bien. Cependant, l'un comme l'autre n'ont pas à rougir de leurs performances qualitatives : Philippe Houdan devrait vendre une bonne partie de sa récolte à 75 kg/hl de PS, tandis que les blés de François Mellon atteignent les 80 kg/hl. Ni l'un ni l'autre ne savent comment expliquer ces résultats qui les surprennent.
Dans l'Aude, David Vincent n'a pas enregistré de baisse de volumes, au contraire : sur ses petites terres en climat méditerranéen, il se situe en 2016 dans la moyenne haute de son historique. Une bonne performance obtenue Trois stratégies à l'épreuve de la moisson 2016 sans irrigation, année humide oblige. Cependant, les prix ne sont comme ailleurs pas au rendez-vous. Et cette année succède à une récolte 2015 difficile. Les volumes de 2016 ne suffiront pas à remettre l'exploitation totalement dans le vert.
Dans les trois fermes, les trésoreries sont serrées. Il faudra donner un tour de vis en 2016-2017. Mais ces difficultés confortent les uns et les autres dans leurs orientations stratégiques. Ce qui ne signifie pas immobilisme, loin de là : tous vont ajuster assolements et pratiques pour 2017 avec le même objectif, réduire les charges sans perdre en produits.