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Revenu : « La rémunération carbone m’apporte une motivation supplémentaire pour modifier mes pratiques culturales »

Jean-François Langlet est agriculteur bio à Maretz dans le Nord. Engagé depuis dix ans dans une démarche de transition agroécologique sur son exploitation, il a intégré le programme de rémunération carbone de Soil Capital en 2021.

<em class="placeholder">Jean-François Langlet, agriculteur à Maretz dans le Nord, lors d&#039;un chantier de plantation de haies avec sa soeur et sa fille en 2021</em>
Sur l'exploitation familiale à Maretz, dans le Nord, Jean-François Langlet a implanté 3 km de haies. Sur la photo, un chantier de plantation en 2021 avec sa sœur et sa fille.
© J.F. Langlet

« Face au constat d’une dégradation de la santé des sols sur mon exploitation, j’ai entrepris de faire évoluer mon système depuis une dizaine d’années. Je me suis rapproché de Soil Capital en 2021 car je cherchais une solution pour valoriser les changements engagés.

4 000 euros de rémunération carbone par an

Avec mes pratiques, je suis déjà stockeur net de CO2. Pour établir ma rémunération, mes résultats sont comparés à la moyenne régionale des émissions de CO2 des exploitations et non pas à mes propres émissions des années précédentes.

Mon bilan carbone s’établit à 0,5 t d’équivalent CO2 stocké. En 2023, j’ai perçu ainsi 4 000 euros. Cela ne compense pas le coût de tout ce que j’ai entrepris sur l’exploitation mais c’est une motivation supplémentaire pour changer de pratiques. La question de la rémunération est centrale car nous prenons des risques et ces changements de système sont souvent synonymes des pertes de rendements entre 5 et 10 %.

Une rotation sur huit ans avec l’introduction de prairies temporaires

Avant mon installation en 2015, l’exploitation de 160 hectares était spécialisée en betteraves sucrières avec près d’un tiers de la surface consacrée à cette culture. Le système était très intensif avec pour conséquence la déstructuration du premier horizon du sol et la formation d’une semelle de labour.

J’ai donc souhaité créer un système plus durable en lançant une conversion progressive à l’agriculture biologique entre 2016 et 2023. J’ai mis en place une rotation sur 8 ans avec l’introduction de prairies temporaires sur 20 hectares. Je mets de la luzerne, du dactyle ou du trèfle incarnat. La production de fourrages est vendue à des éleveurs.

J’ai aussi intégré deux cultures à marge avec le haricot de plein champ (15 ha) et la betterave rouge (5 ha). Je mets aussi 40 hectares de triticale et 30 hectares de blé tendre.

Un abandon du travail profond du sol

J’ai commencé à mettre en place des couverts végétaux mais c’est un aspect compliqué en bio. Cela fait trois années que je n’en mets pas pour endiguer une explosion des chardons. Autre changement majeur, j’ai abandonné le travail profond du sol. Pour les semis d’automne, je suis passé de trois passages à 18 cm à une intervention au déchaumeur avec des dents droites pour fissurer à 15 cm, suivie d’un passage au déchaumeur à disques à 6 cm, pour finir avec un scalpeur à 2 cm. Ma consommation de carburant est passée de 85 l/h à 65 l/ha. Les résultats sur les sols sont très satisfaisants.

3 km de haies plantés sur l’exploitation

J’ai aussi planté 3 kilomètres de haies et je compte en mettre le double dans les années qui viennent ou des bandes fleuries là où il ne sera pas possible de mettre des haies. »

EARL Langlet, 160 ha en agriculture biologique (40 ha de triticale, 30 ha de blé tendre, 20 ha de prairies temporaires (luzerne, dactyle, trègle incarnat), 15 ha de haricot de plein champ, 5 ha de betterave rouge).

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