Marché des céréales : des perspectives à l’export pour le blé français
La production française de blé peut trouver des débouchés à l’export à condition de gagner en compétitivité face à l’origine mer Noire.
Les exportations à partir de la Mer noire continuent de diriger les prix et les échanges de céréales sur le marché mondial malgré la guerre en Ukraine. Si les grands importateurs de céréales se sont adaptés à la discontinuité des flux en provenance de cette zone, « ils restent très dépendants des céréales russes dont les prix sont très compétitifs », note Alexandre Marie, analyste en chef d’Argus média France. Toutefois, au regard de la demande mondiale, cette seule zone ne suffira pas à nourrir le monde.
Un blé français qui devra être compétitif
C’est pourquoi le blé français peut trouver sa place vers certaines destinations. La récolte française s’établit au 24 août à 34,8 millions de tonnes (Mt) avec « une production apte à répondre à la demande sur toutes les gammes de qualité et tous les débouchés », assure Alexandre Marie. Après avoir approvisionné le marché domestique et européen, la France devrait exporter 9,5 Mt vers pays tiers, notamment vers les pays du Maghreb.
La compétitivité sera de mise pour espérer concurrencer l’origine Mer noire vers ces destinations historiques pour les céréales françaises. L’export vers la Chine fait partie des solutions possibles, avec un débouché moyen de 11 Mt par an depuis trois ans, dont 2 Mt pour la France.
Stocks tendus chez les grands exportateurs de céréales
Au niveau mondial, « l’offre des grands exportateurs est fragile », estime Agritel. « Selon nos estimations, les huit principaux exportateurs voient leur production réduite voit leur production réduite à 374,7 Mt pour 2023-2024, soit une baisse de 23 Mt par rapport à l’an dernier, précise Alexandre Marie. Ce qui ne laisse pas de marge de manœuvre en cas de nouvelles contraintes climatiques ou géopolitiques. » L’arrivée du maïs brésilien et américain sur le marché mondial devrait toutefois « tempérer le regain de tension sur le blé », estime Agritel.