Sclérotinia : sur colza, la maladie présente un risque assez élevé cette année
Une intervention fongicide doit-elle être lancée sur les colzas au stade G1 face au risque de sclérotinia ? Terres Inovia estime que ce risque doit être considéré au regard des conditions météorologiques, mais la maladie est davantage présente que les années précédentes.
Une intervention fongicide doit-elle être lancée sur les colzas au stade G1 face au risque de sclérotinia ? Terres Inovia estime que ce risque doit être considéré au regard des conditions météorologiques, mais la maladie est davantage présente que les années précédentes.
Le risque sclérotinia est plus élevé ce printemps que les années précédentes. Plus que jamais, les traitements fongicides assurés souvent de manière préventive sur colza auront leur utilité. Pour ce pathogène, le risque est difficile à appréhender par anticipation. Il est toutefois qualifié « d’un peu plus élevé cette année » selon Gwénola Riquet, ingénieure chez Terres Inovia. Pour preuve, les kits pétales, outils fournis par Terres Inovia, témoignent du niveau de contamination.
Consultables sur les BSV (Bulletins de santé du végétal), leurs résultats donnent une indication de la part de pétales contaminés, prélevés sur le terrain par des techniciens ou agriculteurs : « Cette année nous avons davantage de kits qui nous remontent positifs, c’est-à-dire au-delà de 30 %, remarque la spécialiste. Nous en avons une proportion notable avec des taux de 70 à 80 %, alors qu’ils sont plutôt de l’ordre de 40 à 60 % en année classique. Mais on ne saura qu’a posteriori si la contamination s’est effectivement répandue. »
Plusieurs facteurs sont pris en compte pour mesurer le risque de développement du sclérotinia sur le colza cette année. Au niveau climatique, l’humidité est pointée du doigt, ainsi qu’une hygrométrie assez élevée. « Ce facteur est d’autant plus marqué quand le couvert est dense car une biomasse importante favorise la constitution d’un micro-climat », illustre Gwénola Riquet.
L’autre facteur de risque à considérer est la température, qui constitue l’un des paramètres les plus importants. « Quand l’année dernière nous avions une baisse marquée des températures au moment de la floraison, cette année elles sont plus douces. Même si le sclérotinia profite surtout de températures comprises entre 16 à 22°C, il peut aussi se développer entre 7 et 16°C, mais de façon plus lente. On ne peut pas être sûrs à 100 % du développement », complète l’ingénieure.
Selon les zones géographiques, les colzas atteignent actuellement le stade G1 (chute des premiers pétales), qui détermine l’application à titre préventif d’un fongicide pour lutter contre le sclérotinia. Cette maladie atteignant les fleurs et pouvant se répandre aux tiges, peut occasionner des pertes de rendement allant jusqu’à 10 à 15 q/ha en cas de forte infestation, si aucun traitement n'est fait.
Fongicides : des résistances sur le SDHI
Les conclusions d’une note rédigée par des experts de l’Anses, de l’Inrae et de Terres Inovia mettent l’accent sur l’évolution de la résistance du sclérotinia aux fongicides SDHI (famille chimique du boscalid/Pictor Pro). Terres Inovia conseille donc d’éviter l’emploi d’un fongicide à base de SDHI seul (Pictor Pro, Haregi) et de limiter la fréquence d’intervention à une application unique de SDHI par campagne.
Pour gérer durablement cette résistance, il est recommandé d’alterner les modes d’action à la parcelle de colza ou d’utiliser un produit associant différents modes d’action d’efficacités équivalentes. « A l’échelle nationale, il existe un panel suffisamment large de modes d’actions pour répondre à la problématique sclérotinia », rassure Gwénola Riquet.