Les outils numériques font leur show à la ferme 3.0
À Aizecourt-le-Haut dans la Somme, il y a une ferme où l’on teste les outils du numérique et d’agriculture de précision. Portes ouvertes.
À l’occasion de la quatrième édition nationale des portes ouvertes Innov’Action le 8 juin, Jean-Marie Deleau a ouvert les portes de sa ferme située à Aizecourt-le-Haut dans la Somme. Depuis 2015, le site baptisé Ferme 3.0 sert à tester diverses nouvelles technologies avec le concours de conseillers de la chambre d’agriculture et d’Agro-Transfert. Des start-up aux multinationales, plusieurs dizaines de sociétés ont présenté leurs outils, les uns déjà dans les champs, les autres en cours de tests. Quelques exemples : le semoir John Deere ExactEmerge est capable de semer 30 graines à la seconde par élément semeur et il permet une vitesse de travail jusqu’à 16 km/h en conservant la précision de la répartition sur le rang. Quinze de ces semoirs sont utilisés en France. Le coût est de 10 000 euros par élément semeur (rang).
La précision des données météo est, quant à elle, au cœur de plusieurs équipements et applications. Dans ce domaine, après une année d’existence, la station agrométéo connectée à la parcelle de la société Sencrop va bientôt atteindre les 1000 stations vendues (316 euros l’unité).
Appel à projets Som’Innov’Agri
Encore au stade de prototypes, des outils sont testés dont les plus visibles sont les robots désherbeurs. Proposé par Naïo technologies, Dino, qui est déjà disponible, permet de biner cinq à six hectares de betteraves à la journée, par exemple, mais il doit encore gagner en autonomie. Des capteurs sont en cours de conception pour des analyses d’empreintes spectrales de la végétation qui permettront de déterminer des adventices à l’espèce près et surtout, de les différencier de la culture. L’objectif est de faire des frappes ciblées avec des herbicides adaptés, comme les traitements des ronds de chardons dans le blé ou la betterave. Des outils connectés peuvent contribuer à mieux organiser son temps de travail, à faciliter l’enregistrement de ses pratiques, à gagner en précision dans ses interventions… Au travers de l’appel à projets Som’InnovAgri, le Conseil départemental de la Somme apporte son concours à leur développement en octroyant une enveloppe de 200 000 euros (plafond à 50 000 euros par projet) à destination des exploitations agricoles et des sociétés qui souhaitent développer ou expérimenter une innovation.
https://fr-fr.facebook.com/ferme3.0/Les JA dévoilent leurs outils de gestion des risques
Lors de son congrès, qui s’est déroulé du 6 au 8 juin à Dunkerque, le syndicat JA (jeunes agriculteurs) a présenté les outils économiques de gestion des risques décrits dans son rapport d’orientation intitulé Anticipons aujourd’hui pour gérer les risques de demain. L'outil phare est la modulation des aides en fonction du prix de marché. L’aide de base à l’actif serait complétée d’un soutien lorsque le prix de vente s’éloigne trop du prix d’équilibre (-15 % pour les jeunes agriculteurs, -30 % pour les autres). Autre nouveauté, le Gama, groupement pour une assurance mutualiste agricole. La structure aurait pour but de négocier les contrats d’assurance cadres avec l’État et de les proposer aux assureurs chargés de les vendre. « Ces outils doivent être créés pour améliorer la couverture des chefs d’exploitation », assure le syndicat.
Moins de pesticides dans l’eau
La pollution des cours d’eau due aux pesticides tendrait à se réduire : c’est ce que montre le nouvel indice calculé par l’ONB (Observatoire national de la biodiversité). Cet indicateur « qui prend en compte l’écotoxicité de chaque substance active, affiche une baisse de 10 % entre 2008 et 2014, malgré un pic en 2012 », indique l’observatoire sur son site internet. Ce résultat serait surtout dû à la baisse de 13 % des teneurs en herbicides retrouvés dans l’eau. Rappelons que selon l’UIPP (industrie des phytos), ces produits constituent aujourd’hui le premier marché du secteur en chiffre d’affaires. Pour l’ONB, la baisse est imputable à la suppression de matières actives telles que le diuron en 2008 puis l’acétochlore en 2014. Les teneurs en insecticides et en fongicides se sont également affaiblies entre 2008 et 2014, mais de respectivement 11 % et 9 % seulement. La réduction des précipitations, inférieures à la normale entre 2009 et 2011, est un autre élément expliquant cette tendance.