Pays de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie : forte hétérogénéité des cultures dans le grand ouest
Pays de Loire, Nouvelle-Aquitaine, ouest Occitanie, la façade atlantique est particulièrement concernée par le recul des surfaces de blé tendre, avec des reports vers des maïs et orge de printemps. Aujourd’hui, les blés semés précocement laissent de bons espoirs tandis que certaines parcelles ne sont toujours pas semées.
Pays de Loire, Nouvelle-Aquitaine, ouest Occitanie, la façade atlantique est particulièrement concernée par le recul des surfaces de blé tendre, avec des reports vers des maïs et orge de printemps. Aujourd’hui, les blés semés précocement laissent de bons espoirs tandis que certaines parcelles ne sont toujours pas semées.
Pays de Loire, Nouvelle-Aquitaine, ouest Occitanie, la façade atlantique est particulièrement concernée par le recul des surfaces de blé tendre, avec des reports vers des maïs et orge de printemps. Aujourd’hui, les blés semés précocement laissent de bons espoirs tandis que certaines parcelles ne sont toujours pas semées.
De belles biomasses sur les semis précoces de blé
« Les blés tendres semés tôt, autour du 15 octobre, sont bien implantés, avec des biomasses importantes dans les parcelles qui n’ont pas subi d’anoxie causée par les excès d’eau. Mais ces parcelles sont sales et la pression maladie, JNO et septoriose, est importante », indiquait Clément Gras, ingénieur régional Arvalis Poitou-Charentes. Anne-Monique Bodilis, son homologue des Pays de la Loire, insistait-elle sur le mauvais enracinement de ces blés précoces en précisant que « tout stress hydrique en fin de cycle leur serait préjudiciable ». Ce constat est partagé par Franck Camet-Lassalle, de la coopérative Euralis qui collecte au sud d’une ligne Bordeaux-Toulouse. Si, dans l’ensemble, les biomasses sont satisfaisantes, pour Clément Gras, « forte biomasse ne veut pas forcément dire bon rendement. La couverture nuageuse importante, associée sur certains secteurs à quelques coups de froid, peut altérer la fertilité des épis ».
Plus à l’est, de Narbonne à Toulouse, ce sont les problèmes de virose qui dominent sur ces semis précoces et le printemps doux et humide n’est pas favorable. « La pression maladie est forte mais il est difficile de quantifier l’impact aujourd’hui », révélait Clément Roux de la coopérative Arterris.
De grosses hétérogénéités sur les semis tardifs de blé
En Poitou-Charentes, les semis réalisés autour du 25 novembre se portent presque mieux que les semis précoces avec des biomasses élevées et une pression septoriose moins importante selon Clément Gras. Toutefois, il précisait que les semis de fin décembre, début janvier, réalisés sur des parcelles « qui n’étaient pas parfaitement ressuyées », sont aujourd’hui très hétérogènes. C’est aussi le cas, dans les terres hydromorphes ou fonds de vallée qui ont subi les conséquences des excès d’eau. Jean-Luc Lespinas, de la coopérative Cavac, évoquait notamment les zones de bocage des Vendée et Deux-Sèvres où seules 40 % des surfaces prévues ont été semées en cultures d’hiver.
De façon générale, pour Anne-Monique Bodilis d’Arvalis, « plus on s’approche de l’océan et plus la situation est dégradée. Les parcelles ont souffert des excès d’eau et les potentiels de rendement sont entamés ». Laetitia Laffont, de la coopérative Gersycoop, parlait pour le Gers « de gros écarts de rendement, difficile à évaluer aujourd’hui ». Ce constat peut s’appliquer à tout le centre-ouest et sud-ouest.
Des surfaces partout plus importantes en maïs
Les parcelles qui n’ont pu être semées en culture d’hiver se sont en partie reportées sur le maïs grain. La hausse des surfaces concerne toutes les régions : Nouvelle-Aquitaine (+ 15,6 %), Pays de Loire (+ 13,9 %) et Occitanie (+ 8,2 %). Mais tout ne sera pas semé. Clément Gras indiquait que sur les Charentes, Deux-Sèvres et Vienne, « 5 à 10 % des intentions de semis ne seront pas réalisées », avec des parcelles laissées nues ou ponctuellement semées en sarrasin ou millet. Et il précise que sur certains semis, il y a eu de gros dégâts de limace, taupin et vers gris avec des situations nécessitant des resemis. Dans les Pays de la Loire, selon Jean-Luc Lespinas de la Cavac, il se fera également moins de surfaces que prévu en maïs car « si en ensilage, des semis tardifs peuvent peut-être passer en termes de date de récolte, ce n’est pas le cas en grain ». Au sud d’une ligne Bordeaux – Toulouse, au 20 mai, 70 % des maïs étaient semés. Franck Camet-Lassalle d’Euralis, indiquait qu’à Ortez (64), il avait plu 262 millimètres de fin mars à mi-mai, et cela en moyenne 6 jours sur 10, rendant impossible tout semis. Il expliquait aussi que les dates tardives de semis allaient imposer des changements d’indice de précocité. À l’inverse, à l’est de Toulouse « les maïs ont été semés très tôt et sont dans un état satisfaisant malgré un développement ralenti par le mauvais temps », précisait Clément Roux d’Arterris.
Une partie des semis d’hiver se sont reportés sur des orges de printemps. Les surfaces seraient notamment en forte hausse en Nouvelle-Aquitaine (+ 29,9 %), mais la pression maladie est importante signalait Clément Gras pour le Poitou-Charentes. Dans le Gers, « les surfaces en orge de printemps sont beaucoup plus importantes que d’habitude et la culture se développe correctement grâce aux conditions météo actuelles », selon Laetitia Laffont de Gersycoop.
Des retards importants dans les semis de tournesol et soja
Les surfaces de tournesol augmenteraient en Nouvelle-Aquitaine (+ 9,9 %) mais diminueraient en Occitanie (- 7,6 %). La tendance est la même pour le soja sur ces deux régions. Mais les retards de semis sont importants. Au sud-ouest d’une ligne Bordeaux-Toulouse, trois quarts des tournesols et sojas n’étaient pas semés au 20 mai. Sur le Gers, Laetitia Laffont révélait à la même date que « seuls 50 à 60 % des tournesols étaient semés et les soja et sorgho (dont la sole a triplé sur le département) étaient à peine démarrés ». Au vu du retard, certaines surfaces ne seront pas semées. Entre Toulouse et Narbonne, les tournesols ont été semés de façon étalée, en condition correcte, « mais les levées sont lentes et il y a beaucoup d’attaques de palombes et corbeaux avec des resemis nombreux », indiquait Clément Roux d’Arterris.