Exportation des pailles : « J’effectue des analyses de sol pour suivre l’évolution de la matière organique »
Édouard Vassard, céréalier et marchand de paille à Lèves, en Eure-et-Loir, pratique l’exportation de paille régulièrement tout en suivant l’impact de cette pratique sur ses sols.
Édouard Vassard, céréalier et marchand de paille à Lèves, en Eure-et-Loir, pratique l’exportation de paille régulièrement tout en suivant l’impact de cette pratique sur ses sols.
« Sur mon exploitation, j’exporte la paille de manière ponctuelle, un an sur trois environ. Je vais dans ce cas-là privilégier les parcelles où j’ai prévu d’implanter du colza. Dans tous les cas, je n’exporte pas la paille de manière systématique. Je cible les parcelles selon certains critères : celles où le volume de paille s’annonce abondant ou celles avec une taille suffisante pour gagner en efficacité. Le type de sol, limoneux ou argileux, a également son importance pour évaluer l’appauvrissement du sol en matière organique. J’ai récemment opté pour un suivi pointu des parcelles avec la réalisation régulière d’analyses de sol et le recours à l’outil Beapi depuis deux ans. L’outil prend en compte les exportations de paille pour évaluer les besoins du sol.
J’ai par ailleurs la particularité d’avoir deux casquettes : je suis également marchand de paille dans mon secteur, où il y a peu d’élevage. J’achète de la paille à environ 80 exploitants agricoles de mon secteur pour répondre aux besoins des Pays-Bas, de la Belgique, et peut-être cette année de la France. Avec les difficultés d’implantation des céréales du fait des conditions climatiques, les prévisions sur le marché de la paille laissent entendre que la France va revenir aux achats cette année.
La ferme type de mes fournisseurs représente une surface agricole utile de 150 à 300 hectares, dont 10 et 20 hectares sont concernés par l’exportation de paille. Certains agriculteurs du secteur vont avoir une stratégie différente et éviter de retirer la paille, quand d’autres vont le faire uniquement avec un contrôle derrière, sous forme d’analyses notamment. Tout dépend des objectifs que l’on se fixe et des apports organiques effectués, par exemple en compost ou effluents. »