Aller au contenu principal

« En grandes cultures, la HVE est un accélérateur du changement agricole global » (Philippe Lefebvre, Oxyane)

À elle seule, la HVE ne permet pas de capter de la valeur ajoutée, mais peut y contribuer en étant adossée à des cahiers des charges de production, explique Philippe Lefebvre, directeur développement filières et métier du grain chez Oxyane.

"Il serait destructeur de faire croire que la HVE n’a pas de valeur. C’est comme si on demandait du bio au prix du conventionnel", explique Philippe Lefebvre, de la coopérative Oxyane. © G. Omnès
"Il serait destructeur de faire croire que la HVE n’a pas de valeur. C’est comme si on demandait du bio au prix du conventionnel", explique Philippe Lefebvre, de la coopérative Oxyane.
© G. Omnès

La HVE permet-elle de créer de la valeur ajoutée ?

Philippe Lefebvre - « Je ne connais pas d’exemple en grandes cultures où le simple fait d’être HVE permet de capter de la valeur ajoutée. En revanche, elle peut y contribuer en étant adossée à des contrats de production à la culture. Par exemple, nous avions un partenariat avec Agromousquetaire pour du blé CRC/label rouge. Ils ont souhaité y ajouter la HVE, ce qui s’est traduit par une revalorisation des prix. La HVE peut être nécessaire, mais pas suffisante. Et nous ne sommes pas en mesure aujourd’hui de valoriser tout le blé HVE collecté par la coopérative. »

Qu’est-ce qu’apporte la HVE par rapport aux cahiers des charges existants ?

P. L. - « La HVE est une promesse globale car l’agriculteur doit mettre en œuvre une démarche de protection de l’environnement sur l’ensemble de l’exploitation, même si seules certaines productions sont valorisées. Cela distingue la HVE de cahiers des charges qui ont un impact uniquement sur les parcelles concernées par le contrat, une année donnée. La HVE est un accélérateur du changement agricole global. »

Quel est le coût pour les producteurs ?

P. L. - « Cela dépend fortement de l’avancement de chaque exploitation. C’est plus facile pour les exploitations de polyculture-élevage, qui disposent déjà de nombreuses infrastructures agro-écologiques et de prairies. C’est plus compliqué pour les exploitations spécialisées en grandes cultures, surtout lorsqu’il y a une part importante en cultures gourmandes en intrants, comme la betterave, les pommes de terre, le colza ou la production de semences. Pour un agriculteur qui prendrait lui-même en charge les coûts de certification, d’accompagnement, sans intégrer une démarche collective, et qui doit adapter ses pratiques ou implanter des haies, le coût peut avoisiner 300 euros l'hectare. Il serait donc destructeur de faire croire que cette démarche n’a pas de valeur. C’est comme si on demandait du bio au prix du conventionnel. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Corentin Chateignier dans un des ses quatre bâtiments de volailles Label rouge sur son exploitation en Eure-et-Loir</em>
« J’ai lancé un atelier volailles en Eure-et-Loir pour diversifier mon exploitation de grandes cultures »

Corentin Chateignier, installé avec son père Alain sur une exploitation de grandes cultures dans la Beauce, a lancé un atelier…

<em class="placeholder">Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir devant son gîte à la ferme </em>
« Mon gîte à la ferme en Eure-et-Loir rapporte un revenu équivalent à la location d’un petit non-meublé à l’année »
Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir. Il loue son gîte à la ferme à des touristes mais il vise surtout…
<em class="placeholder">Bastien Porte et son frère Vincent Darribeau, associés de l&#039;EARL Crabot.</em>
« Notre marge brute moyenne en maïs semence est de 2 800 €/ha sur notre exploitation des Landes »

Bastien Porte est, avec son frère et sa mère, multiplicateur de semences à Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Ce travail est…

<em class="placeholder">Emmanuel Puaud, agriculteur à Rom (79) travaillant sur la trémie d&#039;un semoir</em>
« Je ne lésine pas sur les moyens de lutte contre les taupins et les oiseaux dans les Deux-Sèvres pour préserver mes 100 euros par hectare investis dans les semences de tournesol »
Agriculteur à Rom dans les Deux-Sèvres, Emmanuel Puaud est confronté aux attaques de taupins et d’oiseaux sur ses tournesols.…
Vidéo : comment entretenir un fossé dans les règles ?

Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…

<em class="placeholder">Angélique Le Borgne, agricultrice à Saumeray (Eure-et-Loir) au milieu d&#039;un champ</em>
« Je réalise mes meilleures marges avec le lin oléagineux en 2024 sur mon exploitation d’Eure-et-Loir »

Agricultrice à Saumeray, en Eure-et-Loir, Angélique Le Borgne a introduit le lin oléagineux de printemps dans sa rotation…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures