Des semences certifiées en recul en blé
« La part des semences certifiées en blé tendre a diminué pour la troisième année consécutive. Elle se situe entre 45 et 47 %", estime Thierry Momont, président de la Section céréales à paille et protéagineux du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants). Pour les semenciers (autogames), le contexte est pesant. "2016 a été une année catastrophique, déplore-t-il sans donner de chiffres précis. Les ventes de semences ont reculé de façon beaucoup plus forte que les baisses de taux d’utilisation de semences certifiées ne le laissent paraître, à cause aussi d’une baisse du PMG. En outre, nous avons eu d’importantes difficultés pour obtenir de bonnes qualités sur la production de semences, et cela a pesé sur nos coûts. »
Des variétés publiques en Chine et en Inde
Lors de la Rencontre filière Semences céréales et protéagineux organisée par le Gnis le 4 avril, Christophe Dequidt a tiré de son tour du monde des moissons effectué en 2014-2015, une analyse des utilisations de semences de blé. « Le système le plus répandu du monde est celui des variétés publiques avec des semences mises à disposition quasi gratuitement, comme en Inde et en Chine, les deux premiers pays producteurs de blé, signale le consultant. En Amérique, la recherche de royalties sur les semences certifiées est compliquée et possible seulement sur des blés avec brevet. En Australie, on passe progressivement d’une recherche publique à des obtenteurs privés mais le taux de semences certifiées n’est que de 10 %. » Finalement, c’est en Europe de l’Ouest que l’on enregistre les taux les plus élevés, ceux du Royaume-Uni et de l’Allemagne se situant entre 40 et 60 %. Comme en France.
EN BREF
Vers une réutilisation des eaux usées traitées, dites REUT ? C’est ce qu’espère l’association Irrigants de France, suite à « la détermination de la Commission européenne à développer cette REUT et à proposer une réglementation incitative et harmonisée au niveau européen. » Celle-ci aurait été annoncée lors de la journée mondiale de l’eau le 22 mars dernier. Aujourd’hui, une réglementation nationale contraignante bloque la REUT pour l’irrigation, suite à une révision en 2014. Pour Éric Frétillère, président d’Irrigants de France, « la REUT s’inscrit dans l’économie circulaire et peut contribuer à la durabilité de nombreuses exploitations qui repose sur l’irrigation. »