Des outils numériques facilitant l’échange des données
Le transfert de données entre matériels et logiciels de gestion de la ferme, gage de l’optimisation des machines et du développement de l’agriculture de précision, profite de nouvelles solutions qui facilitent et sécurisent sa mise en œuvre.
Le transfert de données entre matériels et logiciels de gestion de la ferme, gage de l’optimisation des machines et du développement de l’agriculture de précision, profite de nouvelles solutions qui facilitent et sécurisent sa mise en œuvre.
Tracteurs et automoteurs sont de plus en plus équipés d’un terminal Isobus et d’un dispositif de télémétrie. La valorisation de ces équipements passe par un échange de données entre les matériels et des outils informatiques, tels que les logiciels de gestion de ferme ou les plateformes numériques (cloud) proposés par les constructeurs. Si la norme Isobus a résolu une bonne partie des problèmes de compatibilité dans la communication tracteur/outil, elle n’englobe pas la phase de transfert de données entre le terminal et les outils informatiques. En conséquence, les dispositifs de télémétrie ne donnent accès qu’à un échange de données entre la console et la solution informatique d’une même marque, comme le proposent les principaux tractoristes. Ainsi, un agriculteur utilisant des tracteurs ou automoteurs de différentes marques, ou s’équipant d’un terminal Isobus de marque différente à celui du tracteur, n’a d’autres choix que la clef USB.
Des développements informatiques lourds
Certains fournisseurs de solution numérique de gestion des données de la ferme – souvent badgées FMIS pour Farm Management Information System – offrent la possibilité de transférer des données à distance sur des terminaux de différentes marques, à condition d’avoir développé une interface de programmation (API) spécifique à chaque marque de matériel. Les deux principaux FMIS actifs sur le marché français sont MyEasyFarm et 365FarmNet. Ceux-ci proposent une connexion avec les plateformes numériques (cloud) des principaux tractoristes. Ils multiplient également les partenariats avec les fournisseurs d’intrants, les prestataires de services de cartographie, de météo, de télémétrie… Le catalogue des applications de ces deux FMIS est influencé par leur pays d’origine, MyEasyFarm étant plus actifs avec des intervenants français, tandis que 356FarmNet offre davantage d’ouverture vers des partenaires germaniques. Mais dans les deux cas, le but de ces deux jeunes entreprises du numérique est d’obtenir un maximum de compatibilités.
Agrirouter s’affiche en plateforme universelle
Pour accélérer le processus, MyEasyFarm s’est rapproché de la plateforme d’échange de données Agrirouter de la société DKE-Data, créée conjointement par une dizaine de constructeurs (Agco, Amazone, Grimme, Horsch, Krone, Kuhn, Lemken, Pöttinger, Rausch et SDF), rejoints depuis par de nouveaux partenaires comme CNH, Exel Industries et des spécialistes de l’électronique (Trimble, Raven, Topcon). Le principe d’Agrirouter est d’assurer le transfert de données entre matériels de différentes marques et avec les nombreux fournisseurs de solutions numériques, dont les FMIS. Ce dispositif ne lit pas et n’interprète pas les données, gage de confidentialité. Il les stocke temporairement jusqu’à ce que celles-ci soient téléchargées. Son principal avantage est de faciliter les connexions : l’entreprise ayant reçu la certification d’Agrirouter peut établir des échanges de données avec l’ensemble des autres partenaires, sans développer une interface API pour chacune d’elles. Cette plateforme accepte des formats de fichiers standardisés (shape, isoxml), pour des cartes de préconisation par exemple, mais elle gère également le transfert de données de télémétrie, au format crypté. Disponible à la connexion gratuitement, Agrirouter est encore en phase de déploiement. Bon nombre de partenaires annoncent une pleine disponibilité d’ici l’automne.
DataConnect rapproche les tractoristes
De son côté, 365FarmNet ne voit pas pour l’instant d’intérêt à se rapprocher d’Agrirouter, préférant la mise en place de partenariats directs avec les constructeurs. L’entreprise a toutefois développé un outil baptisé DataConnect autorisant une connexion « cloud to cloud » entre les plateformes numériques de tractoristes. Depuis l’automne dernier, Claas, John Deere et CNH se sont engagés dans la démarche. Cet outil, qui sera déployé à l’été 2020, offrira dans un premier temps la possibilité de visualiser les données basiques de télémétrie d’une flotte de tracteurs et d’automoteurs multimarques, à partir d’un seul cloud de l’une des marques concernées. Dans un second temps, il donnera accès à davantage de possibilités d’échange de données.
Michel Portier
Connecter n’importe quelle console Isobus
Le boîtier ISOConnect, développé par les sociétés OSB et BHTronik et proposé en France par MyEasyFarm, permet d’intégrer une connexion sans fil (en direct depuis le réseau GSM 4G ou wifi et Bluetooth en lien avec un smartphone) sur un engin équipé d’une console Isobus, mais dépourvu de télémétrie. Outre le transfert de données à distance, ce boîtier intègre la fonctionnalité Isobus TC-GEO, qui permet de piloter la modulation d’un outil attelé.