LE GRAPHIQUE DU MOIS
Des exportations records de blé tendre français en 2019-2020
Avec 13,4 millions de tonnes expédiées, la campagne passée s'est achevée sur une performance française encore jamais atteinte pour les exports de blé tendre vers les pays tiers. Un chiffre qui chutera fortement cette année.
Avec 13,4 millions de tonnes expédiées, la campagne passée s'est achevée sur une performance française encore jamais atteinte pour les exports de blé tendre vers les pays tiers. Un chiffre qui chutera fortement cette année.
La France n’a jamais exporté autant de blé tendre vers les pays tiers qu’en 2019-2020. Plusieurs facteurs expliquent cette performance.
Une récolte 2019 abondante et de qualité
Avec près de 40 millions de tonnes (Mt) de blé engrangées l’an passé, la France a disposé d’un gros volume exportable. La qualité était également au rendez-vous, ce qui a permis de répondre aux cahiers des charges des clients de la France.
Des ventes exceptionnelles vers la Chine
Du jamais vu : la France a expédié la campagne passée 1,6 Mt de blé tendre vers la Chine. Non seulement le blé français affichait qualité et compétitivité, mais il a profité de l’augmentation des besoins chinois. La Chine s’est tournée vers la France en raison des brouilles économico-diplomatiques avec plusieurs de ses fournisseurs traditionnels, tels que les USA et le Canada, et du fait des faibles disponibilités australiennes. Ce flux s’est maintenu sur le début de 2020-2021.
La reconquête en Afrique du Nord et subsaharienne
La France a fait carton plein cette année sur ses débouchés traditionnels. Non seulement elle a réalisé l’un de ses meilleurs scores sur l’Algérie, mais elle a repris des parts de marché en Égypte et en Afrique subsaharienne. Les petits stocks au Maroc, aggravés par la sécheresse qui s’est abattue sur ce pays, ont aussi dopé les importations du royaume, exécutées en grande partie avec du blé français.
Une compétitivité russe amoindrie
Le principal concurrent de la France sur ses marchés historiques, la Russie, a pâti d’une moindre compétitivité en 2019-2020. Les prix russes ont été moins agressifs du fait du repli de la récolte, du niveau du rouble et de la forte demande intérieure, qui a renchéri les prix à l’export.
Changement de décor pour 2020-2021
Le contraste sera violent cette année. Les exportations françaises vont être bridées par la maigre récolte, inférieure de 10 Mt à celle de 2019. Les expéditions hors de l’UE sont attendues inférieures à 8 Mt. En 2016-2017, les exportations vers pays tiers s’étaient effondrées à 5 Mt.