LE CHIFFRE
Des engrais non conformes à plus de 40 %
Les matières fertilisantes présenteraient des anomalies à hauteur de 42 % selon les derniers contrôles de la DGCCRF(1). L’Unifa(2) conteste la portée de ce résultat.
La DGCCRF exerce, entre autres missions, le contrôle des matières fertilisantes et supports de culture (MFSC). Sur la base de 446 établissements contrôlés, les derniers résultats publiés le 27 décembre 2016 indiquent un taux d’anomalie de 42 % constaté sur les produits analysés en laboratoire (232 en tout), des engrais notamment. Cette non-conformité importante des produits fertilisants porte sur de nombreux points. « Les enquêteurs se sont attachés à cibler en premier lieu les délits de mise sur le marché sans autorisation, communique la DGCCRF. De tels produits identifiés ont été retirés du circuit de commercialisation. »
La DGCCRF a relevé également des non-correspondances entre la teneur réelle en éléments fertilisants et celle indiquée sur l’étiquetage ou prévue dans la réglementation. « Les défauts portent généralement sur les éléments majeurs (azote, phosphore, potassium) avec des écarts importants entre les valeurs mesurées et celles annoncées », précise la note de la DGCCRF. Enfin, le dépassement des limites en contaminants est un autre type de défaut fréquemment relevé sur des composts. Par exemple, cinq des dix composts analysés dépassaient les limites autorisées en éléments traces métalliques.
L’Unifa minimise les résultats
Cette proportion de non-conformité peut paraître énorme, d’autant que les deux plans de contrôles précédents dont les résultats ont été publiés le 2 février 2016 et le 21 avril 2015 mentionnaient déjà des taux d’anomalie supérieurs à 40 %.
L’Unifa tente de minimiser ces résultats jugés « alarmistes ». « La DGGCRF cible nécessairement les sites (producteurs et distributeurs) pour lesquels des doutes existent, juge l’organisation pour qui les chiffres ne reflètent pas la réalité. L’échantillon de produits testés n’est pas représentatif de l’ensemble de la filière fertilisation. En France, il y a plus de 4000 références en MFSC. La DGCCRF en a testé 232 dont 97 présentent un défaut. » Pas sûr que l’interprétation de l’Unifa satisfasse les services de la DGCCRF.
(1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes(2) Union des industries de la fertilisation- 9 %
C’est la baisse des ventes de tracteurs standard sur l’année 2016, durant laquelle 22 711 immatriculations ont été répertoriées contre 24 947 en 2015. Les départements des zones céréalières enregistrent les plus forts reculs : - 40 % en Seine-et-Marne, - 35 % dans l’Oise, - 28 % dans l’Aisne… Toutes les catégories de puissance sont concernées, mises à part les plus de 250 chevaux, dont les ventes subissent une légère érosion. Les modèles de 100 à 150 chevaux représentent toutefois encore plus du tiers du volume. Les prévisions pour 2017 ne sont guère encourageantes, avec un début d’année qui s’annonce très difficile.
Confrontation d’études sur les néonicotinoïdes
Neuf cent millions d’euros de pertes pour la filière colza sur un an en Europe : c’est le coût de l’interdiction des néonicotinoïdes en traitement de semences sur cette production dans l’Union, selon un rapport du consultant HFFA commandité par les sociétés Bayer et Syngenta. L’étude a été présentée au Parlement européen de Bruxelles le 11 janvier par les filières des phytos, des semences et de la distribution agricole (ECPA, ESA et Copa-Cogeca). La non-utilisation de ces insecticides en traitement de semences a pour conséquences des baisses de rendement estimées à 4 %, soit 912 000 tonnes de colza en moins, des diminutions de qualité de récolte de 6,3 % et une augmentation de l’usage en insecticides foliaires équivalent à 0,73 traitement. Les organisations demandent la levée des restrictions sur l’usage de l’imidaclopride, du thiamethoxam et de la clothianidine.
Quasiment en même temps, Greenpeace présentait une étude de l’université du Sussex (Angleterre) montrant un impact négatif des néonicotinoïdes non seulement sur les abeilles mais également sur des bourdons, des organismes aquatiques, des papillons, des oiseaux insectivores… Greenpeace demande à la Commission européenne d’appliquer sans délais des mesures de complète interdiction des néonicotinoïdes.