Demi-tour automatique sur les tracteurs, le top pour le confort après l’autoguidage
Équipement proposé en option sur de nombreux tracteurs, le dispositif assurant des manœuvres en bout de champs sans toucher aux commandes peine encore à convaincre. Il n’est pourtant que le prolongement des systèmes d’autoguidage et de programmation des séquences.
Équipement proposé en option sur de nombreux tracteurs, le dispositif assurant des manœuvres en bout de champs sans toucher aux commandes peine encore à convaincre. Il n’est pourtant que le prolongement des systèmes d’autoguidage et de programmation des séquences.
Si la robotisation des machines est largement freinée par des contraintes réglementaires, les tracteurs récents ont déjà accès à un niveau d’automatisme permettant de se décharger complètement de leur conduite. Un progrès principalement obtenu par la démocratisation des systèmes d’autoguidage. Encore peu valorisées, les séquences de bout de champ sont pourtant disponibles depuis de nombreuses années sur les tracteurs agricoles. De développement plus récent, la gestion automatique des demi-tours a permis de boucler la boucle de ces deux automatismes en donnant la possibilité à l’utilisateur de ne pas reprendre le volant pour effectuer les manœuvres. Dans la pratique, une fois qu’il a programmé le système, le chauffeur se contente d’activer le guidage et la séquence de bout de champ. Sa mission se concentre ainsi uniquement sur la surveillance de l’outil, tout en étant toujours prêt à reprendre la main en cas de perte du signal de guidage.
De 550 à 3 200 euros l’option
Outre le fait qu’il représente d’un coût supplémentaire – le prix de l’option s’échelonnant de 550 euros à 3 200 euros selon les marques – venant alourdir celui déjà conséquent de l’autoguidage, le demi-tour automatique impose une programmation bien plus complexe que celle d’une simple ligne de guidage. John Deere se démarque en intégrant cette fonctionnalité sur ses dernières consoles G5 au travers d’un pack agriculture de précision, moyennant un abonnement annuel de 400 euros. À noter que pour bon nombre de tracteurs éligibles, l’option du demi-tour automatique peut être activée a posteriori, dès lors que le tracteur est équipé d’un système d’autoguidage. Certaines moissonneuses-batteuses peuvent aussi en profiter.
Le demi-tour automatique est surtout retenu par les agriculteurs technophiles, habitués à optimiser les réglages de leur système de guidage et à mettre en œuvre des séquences de bout de champ. « Le taux d’équipement reste encore limité, allant de 5 à 10 % selon les gammes de tracteurs », confirme Manuel Coquin, responsable produit chez New Holland. Sa démocratisation est aussi limitée par le fait que cette option est souvent réservée aux versions haut de gamme.
Un arpentage indispensable de la parcelle
Dans le paramétrage, le demi-tour automatique est un prolongement du système de guidage. Certaines marques proposent de l’utiliser seul ou en lien avec les séquences, quand d’autres imposent une mise en œuvre conjointe des deux automatismes. La première étape préparatoire commune à tous les systèmes est l’enregistrement des contours de la parcelle. Même s’il suffit de la réaliser qu’une seule fois, cette tâche nécessitant de faire le tour de la parcelle peut paraître fastidieuse en comparaison à la simple définition d’une ligne A-B pour le guidage. Il est toutefois possible de se simplifier le travail en important le fichier numérique d’arpentage de la parcelle dans le terminal du tracteur (par clef USB ou télémétrie). Certains constructeurs proposent aussi un mode semi-automatique fonctionnant sans définition des limites de la parcelle, mais imposant un déclenchement manuel du demi-tour.
Une fois l’arpentage de la parcelle enregistré, il suffit de définir une largeur et une forme de fourrière compatibles avec l’outil utilisé et avec la séquence lorsque celle-ci est configurée en fonction des distances. Certains systèmes donnent d’ailleurs la possibilité de créer une ligne virtuelle en dehors de la fourrière pour le déclenchement des séquences.
La correction RTK pour éviter la dérive
Selon les marques, l’utilisateur peut plus ou moins personnaliser la trajectoire de ses demi-tours. Il définit aussi l’angle et le rayon de braquage en cohérence avec les caractéristiques de l’outil attelé. Certains dispositifs proposent un demi-tour en dehors des limites de la parcelle ou encore la prise en compte d’un porte-à-faux de l’outil. Le chauffeur n’a ensuite plus qu’à choisir sa ligne de guidage et le système calcule automatiquement la meilleure trajectoire.
Enfin, si la mise en œuvre des demi-tours automatiques n’est pas conditionnée à l’emploi d’un signal de correction particulier, les constructeurs conseillent l’utilisation du RTK, notamment pour éviter la dérive des bordures observée avec les autres signaux.
Des solutions chez les équipementiers
Les spécialistes comme Trimble, TopCon, Raven, Ag Leader, FJ Dynamics… proposent tous une solution de demi-tour automatique avec leurs systèmes d’autoguidage les plus évolués. Un moyen d’accéder à cet automatisme sur des tracteurs non compatibles avec une solution usine. En effet, seuls certains modèles récents peuvent profiter d’une activation a posteriori par le constructeur. Ces solutions « adaptables » ne fonctionnent en revanche qu’en lien avec l’autoguidage. Il vous faudra donc garder la main sur les séquences de bout de champ.