Couverts végétaux et semis direct : « Je suis passé de 150 €/ha à 50 €/ha de coût d’implantation de culture »
Les couverts d'interculture sont une des composantes majeurs du système basé sur l'agriculture de conservation des sols chez Sébastien Neveux, agriculteur à Rugny (Yonne). Explication du choix des espèces dans son mélange.
Les couverts d'interculture sont une des composantes majeurs du système basé sur l'agriculture de conservation des sols chez Sébastien Neveux, agriculteur à Rugny (Yonne). Explication du choix des espèces dans son mélange.
Les couverts d’interculture semés après moisson combinés au semis direct permettent à Sébastien Neveux de faire des économies : « Le coût d’implantation de mes cultures est passé de 150 €/ha à 50 €/ha », précise l’agriculteur, installé à Rugny dans l’Yonne. Après un blé ou une orge d’hiver, il utilise un mélange tout fait pour son couvert d’interculture associant moutarde d’Abyssinie, phacélie, radis chinois, fénugrec et nyger. Il ajoute du colza et du trèfle pour augmenter la densité de graines à semer à au moins 250 graines au m2. « L’un des buts est d’avoir un couvert suffisamment dense pour étouffer les adventices, explique-t-il. La moutarde d’Abyssinie produit une masse végétative plus importante qu’une moutarde blanche ou brune. Elle fleurit très tardivement, pas avant novembre. Parmi les légumineuses, le fenugrec a comme atout de bien se développer dans le sec. Le nyger fait de la biomasse dans les trous de végétation à partir d’octobre et ne fleurit pas. Quant au radis fourrager, il produit une importante biomasse notamment au niveau de ses racines. »
Pour des raisons d’organisation, avec un semoir en Cuma partagé entre plusieurs agriculteurs, Sébastien Neveux opte pour de petits volumes à semer. Un big bag de semences de 300 kg lui permet de semer 30 hectares. Les semences sont fournies par l’entreprise Eliard-SPCP à raison de 3,5 à 4 euros par kg. Les graines sont enrobées d’un engrais pour garantir la levée et une bonne biomasse. « Ma démarche de stockage de carbone rémunérée avec Soil Capital me permet de financer cet achat », précise le producteur.
Le couvert est semé le plus tôt possible après la moisson, fin juillet à début août, après avoir retiré la paille pour faciliter le travail du semoir à disques. Avec des sols qui sèchent très vite, les graines sont semées en profondeur, à 4-5 cm, pour bénéficier de la fraîcheur de la terre, avec un roulage pour conserver l’humidité. Avec la chaleur et l’humidité, les plantes ont la capacité à sortir du sol. « À terme, je réfléchis à l’acquisition d’un semoir à dents plutôt qu’à disques, de façon à pouvoir semer en direct dans la paille, sans devoir l’extraire », ajoute Sébastien Neveux.
En novembre, la biomasse du couvert atteint 3 tonnes par hectare avec une bonne restitution d’éléments nutritifs selon la méthode Merci. Il est détruit à la mi-novembre, voire un peu plus tard, avec un déchaumeur à disques et un rouleau faca. « Plus le couvert produit de la biomasse, meilleure est la restructuration du sol et moins il y a besoin de le travailler », constate l’agriculteur.
Par ailleurs, La réussite du couvert se prépare dès le programme de traitements phytosanitaires du précédent cultural. « Il faut choisir des herbicides de printemps à la rémanence courte, souligne le producteur, comme Nimble sur orge d’hiver plutôt que le produit Allié SX. »