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Cultiver du chanvre est intéressant aux niveaux agronomique et économique

Gérard Hamant, agriculteur à Montrabot (Manche) a introduit la culture de chanvre il y a 8 ans sur son exploitation agricole. Il en tire une bonne rentabilité et apprécie ses atouts agronomiques.

Gérard Hamant et sa conjointe Willemijn Quanjer utilisent le chanvre en litière pour leur écurie active, où les chevaux évoluent en quasi liberté.
Gérard Hamant et sa conjointe Willemijn Quanjer utilisent le chanvre en litière pour leur écurie active, où les chevaux évoluent en quasi-liberté.
© G. Hamant

Quel est l'intérêt du chanvre dans votre système ?

G.H. - « J’ai implanté du chanvre en 2015. Aujourd’hui, j’en cultive 15 ha en agriculture biologique. Pour moi, le chanvre c’est un peu une culture désherbante. C’est une tête d’assolement qui permet de faire un très bon blé derrière, avec un gain de l’ordre de 5 quintaux.»
 

Quelle rémunération en tirez-vous et quels sont les débouchés ?

G.H. - « Je récolte en moyenne 5 à 6 tonnes de paille, et environ 1 tonne de graines, qu’Agrochanvre me rachète 130€/tonne pour la paille et 1 900€/tonne pour les graines. La marge brute en bio est de 1 300 à 1 400 €/ha. Je récupère une partie de la chènevotte, très absorbante, pour pailler mon centre équestre, qui est une écurie active. Cela me permet de curer mon hangar tous les 2 ans. J’ai aussi utilisé le chanvre comme isolant dans le cadre des travaux de rénovation de ma maison.»

Comment préparez-vous les semis ?

G.H. - « Je mets en place un couvert végétal de type avoine féverole avant d’implanter le chanvre. Je compte améliorer cette partie-là, peut-être avec un faux semis. J’effectue un apport de fumier de volaille avant les semis. Avant d’être en agriculture biologique, je mettais un engrais starter 18 46, et une centaine d’unités d’azote.»
 

Comment se déroule la récolte ?

G.H. - « C'est un point délicat sur lequel j'ai pu être accompagné par un voisin au démarrage. Pour la récolte du chènevis, je fais appel à un entrepreneur. Il faut légèrement modifier la moissonneuse batteuse en bâchant le convoyeur pour éviter l’enroulement. Les barres de coupe doivent être hautes. Ensuite, on passe à la paille. Cette fois-ci il faut retirer les dents de chaque côté du pick-up. On utilise ensuite un round balleur. La patience est de rigueur pour la récolte du chanvre.»

Comment gérez-vous le stockage après la récolte ?

G.H. - « A la ferme, je stocke le chènevis en big bag, après l’avoir séché, dans un ancien hangar à paille. Pour le séchage, on peut équiper une benne avec un double fond pour impulser de l’air chaud dedans. Un méthaniseur peut être également pratique pour sécher. »
 
Gérard Hamant, agriculteur à Montrabot (Manche), cultive une centaine d'hectares (triticale féverole, triticale pois, blé, orge, pois, colza, sarrasin, maïs, avoine et chanvre), élève des bovins allaitants et volailles pour la vente directe, et possède un centre équestre.

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