Conseil stratégique phyto : pourquoi cela risque de coincer en 2023
Sébastien Windsor, le président de l’APCA, alerte sur la nécessité d’anticiper la réalisation du conseil stratégique imposé par la séparation vente-conseil, sous peine d’engorgement en 2023.
Sébastien Windsor, le président de l’APCA, alerte sur la nécessité d’anticiper la réalisation du conseil stratégique imposé par la séparation vente-conseil, sous peine d’engorgement en 2023.
La loi de séparation vente-conseil sur les phytos impose de disposer, sur une période de cinq ans, de deux conseils stratégiques (plan d’action puis bilan) basés sur un diagnostic de l’exploitation, afin de mettre en œuvre des stratégies de réduction de l’usage des pesticides. Première échéance à respecter : fin décembre 2023. Il faudra avoir, à cette date, réalisé un premier conseil.
Le 19 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse, Sébastien Windsor, président de l’Assemblée permanente des chambres d'agricultures, mettait en garde contre un risque d’encombrement. « Le conseil est obligatoire fin 2023, mais si nous ne commençons pas en 2022, nous aurons un mégaembouteillage en 2023, car il n’y a pas beaucoup d’acteurs qui se pressent pour réaliser cette prestation », a indiqué le responsable. Les chambres d’agriculture prévoyaient d’effectuer la moitié de ces diagnostics, mais le chiffre pourrait approcher de 100 %. En cas de retard dans les dossiers, la situation pourrait être ennuyeuse pour les agricuteurs devant renouveler leur Certiphyto en 2024 : il leur faudra en effet pour cela attester de la réalisation du premier conseil stratégique. Mais une question se pose pour les volontaires qui démarreraient le parcours « conseil stratégique » dès 2022 : auront-ils à renouveler la prestation un an plus tôt que les autres ?
Une prestation utile et la moins chère possible
Les organismes consulaires se mettent en ordre de marche pour accompagner les agriculteurs. Les formations des conseillers sont en cours, avec un équivalent de 90 temps pleins en 2022 dédiés à cette tâche. « Le but est de discuter en tête-à-tête avec l’agriculteur pour qu’il ait son propre programme d’action et sa propre transition, a expliqué Sébastien Windsor. Ce travail doit être utile et le moins cher possible, ce ne doit pas consister à simplement remplir une obligation légale. » Pour accélérer le mouvement, les chambres ont demandé aux organismes stockeurs d’informer leurs adhérents sur cet enjeu et de les pousser à prendre contact avec leur chambre d’agriculture.