VIDEO - Comment prolonger la durée de vie des pneumatiques des tracteurs agricoles ?
Les causes d’usure prématurée des pneumatiques sur les engins agricoles sont nombreuses. Parmi elles, le défaut de parallélisme est une des plus faciles à résoudre et il concerne aussi bien les tracteurs et automoteurs neufs que ceux affichant plusieurs heures au compteur.
Les causes d’usure prématurée des pneumatiques sur les engins agricoles sont nombreuses. Parmi elles, le défaut de parallélisme est une des plus faciles à résoudre et il concerne aussi bien les tracteurs et automoteurs neufs que ceux affichant plusieurs heures au compteur.
Les pneumatiques agricoles coûtent de plus en plus chers et il est important de mettre tout en œuvre pour les utiliser le plus longtemps possible. Un défaut de pression de gonflage, un déréglage du parallélisme du pont avant sur le tracteur ou un mauvais positionnement des essieux sur le véhicule remorqué peut les détériorer rapidement. « Par exemple, un sous gonflage peut conduire à la destruction de la carcasse et à une usure irrégulière des crampons. Des essieux mal alignés sur une remorque créent des contraintes latérales sur les roues arrière du tracteur et provoquent généralement une dégradation sur un seul côté de la bande de roulement. Une charrue mal réglée agit aussi sur la longévité des pneus. Les causes d’une usure anormale sont donc multiples », avertit Stéphane Tenot, spécialiste du pneu agraire chez France Pneus sélection. Il est aussi possible que la dégradation prématurée soit due à un défaut de conception ou de qualité de gomme, mais ce cas de figure reste rare et fait l’objet d’une expertise par le manufacturier.
Le parallélisme souvent en cause
« Comme certains tracteurs réalisent de plus en plus de trajets routiers, nous avons régulièrement des appels de clients confrontés à une usure anormale. L’incidence d’un défaut de réglage est d’ailleurs accentuée par le poids en hausse des convois et la vitesse de circulation grandissante, auxquels s’ajoute l’effet abrasif du goudron », remarque Pierre Bouzat, responsable grands comptes agricoles pour le groupe Simon Chouteau. Le problème de parallélisme des roues avant des tracteurs est souvent à la source d’une dégradation anormale. Le souci peut être dû à une usure des articulations du pont avant, telles que les rotules et les pivots. Il est également causé par une mauvaise préparation d’origine par rapport à l’utilisation. « Nous avons développé il y a cinq ans un service de contrôle et réglage du parallélisme au laser et disposons notamment d’un accord avec des concessionnaires chez qui nous contrôlons systématiquement les tracteurs neufs et d’occasion. Cette opération permet de corriger un éventuel défaut mais surtout d’ajuster le parallélisme en fonction de l’usage, notamment si le tracteur est appelé à travailler avec une charge importante à l’avant (relevage ou chargeur frontal) », précise Pierre Bouzat.
L’usure prononcée difficile à rattraper
Également accessible aux agriculteurs, Cuma et ETA, la prestation est facturée 83,50 euros HT pour un tracteur et 147,70 euros HT pour un chargeur télescopique ou un automoteur de pulvérisation. Ce montant peut paraître élevé, mais il s’amortit vite, car avec un parallélisme bien réglé, il est possible de gagner une à plusieurs années d’utilisation supplémentaires. « Attention, lorsque le défaut d’usure est bien visible, il est déjà trop tard, alerte Pierre Bouzat. Mieux vaut intervenir en préventif qu’en curatif. » En cas de dégradation irrégulière de la bande de roulement, il n’est pas recommandé d’effectuer un contrôle de parallélisme aussitôt. Il faut d’abord intervertir les pneus avant entre le côté gauche et le côté droit, afin de rééquilibrer l’usure et d’opérer le réglage ensuite. Bien sûr, cela ne dispense pas de remplacer les éventuels rotules et pivots de roues ayant pris du jeu.
Des réglages selon les préconisations
Les angles de pincement ou d’ouverture appliqués lors du réglage du pont avant sont conformes aux préconisations des constructeurs. « Sur les tracteurs équipés d’un chargeur frontal, l’idéal est de mettre entre 0 et 2 mm d’ouverture, car sous l’effet de la charge, le pont avant reprend naturellement du pincement », souligne Wilfried Mottier, technicien pneumatiques industriels et agricoles chez Profil Plus à La Souterraine dans la Creuse.
Un service de suivi personnalisé du parc de pneumatiques
Le groupe Simon Chouteau, qui détient 82 agences de distribution de pneumatiques Profil Plus et emploie 1 300 salariés, a développé la prestation « tour de parc » s’adressant aux ETA, Cuma et grandes exploitations. Ce service, facturé selon le nombre de matériels suivis, permet aux clients d’être conseillés pour l’utilisation optimale de leurs pneumatiques et d’être alertés en cas d’usure anormale. Ils sont aussi informés du coût réel d’utilisation. La prestation comprend jusqu’à deux visites par an d’un technicien spécialisé, qui contrôle l’état et la pression des pneumatiques de chaque matériel concerné par le contrat. Il vérifie également l’état des rotules de direction et des pivots des ponts avant, pour détecter d’éventuels défauts de réglage du parallélisme. Le premier rendez-vous dure environ une journée, car plusieurs matériels sélectionnés sont pesés, afin de mesurer les charges réelles supportées par les pneus et de définir les bonnes pressions de gonflage.