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Betteraves : Tereos s’attaque au créneau du sucre HVE

Le groupe Tereos vient de lancer une campagne pilote de betteraves à Haute Valeur Environnementale. Une première qui vise à répondre aux attentes de durabilité des consommateurs, mais dont la valorisation pour les producteurs reste incertaine.

Jean-Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance de Tereos : « Notre objectif est de pouvoir proposer cette démarche dès la campagne 2021/2022 sur l’ensemble de notre zone d’approvisionnement selon l‘évolution des marchés. » © C. Baudart
Jean-Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance de Tereos : « Notre objectif est de pouvoir proposer cette démarche dès la campagne 2021/2022 sur l’ensemble de notre zone d’approvisionnement selon l‘évolution des marchés. »
© C. Baudart

Bientôt du sucre de betteraves HVE dans les rayons des supermarchés ? Tereos a lancé mardi 22 septembre sa première campagne d’arrachage de betteraves estampillées « à Haute Valeur Environnementale » (HVE), près de sa sucrerie d’Arthenay (45). Un test grandeur nature, qui regroupe 15 agriculteurs et 420 ha de betteraves sucrières, soit 2% des coopérateurs livrant à Arthenay. Récoltées en tout début de campagne, les betteraves HVE peuvent être allotées et tracées facilement.

Élargir à l’ensemble des zones de production

Premier opérateur sucrier à miser sur ce segment, le groupe coopératif vise la position de leader dans la production et la commercialisation de sucre de betterave HVE. La coopérative assure un appui technique et agronomique aux producteurs et étudie le lancement d’une gamme complète pour les industriels et les particuliers. « Notre objectif est de pouvoir proposer cette démarche dès la campagne 2021/2022 sur l’ensemble de notre zone d’approvisionnement selon l‘évolution des marchés », précisait Jean Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance de Tereos.

La certification environnementale, dont la HVE représente le troisième et plus haut niveau, bénéficie du soutien des pouvoirs publics. « C’est une démarche globale vers plus d’autonomie et moins d’intrants et une meilleure prise en compte de l’environnement », précisait Bruno Locqueville, DRAF du Centre Val de Loire. Début septembre, le ministre de l’Agriculture annonçait que le volet agricole du plan de relance inclurait un crédit d’impôt pour les exploitations qui s’engagent dans cette démarche. L’objectif du gouvernement est d’atteindre le chiffre de 15000 exploitations certifiées HVE en France en 2022 et 50 000 en 2030, contre 5400 exploitations à ce jour.

Pour Tereos, l’enjeu est de capter les tendances de consommation. « Le sucre issu de betterave HVE permet de répondre à une demande pour plus de traçabilité », commentait Pauline Hien, chef de projet « initiatives agricoles durables » chez Tereos. La certification HVE permet aussi de se conformer à la loi Egalim qui vise à inclure 50 % de produits durables dans la restauration collective.

La HVE, une certification « abordable »

« On sait que le marché est porteur. Avec la HVE, on peut utiliser les méthodes du conventionnel avec une touche d’environnement qui plait au client », remarquait Pascal Chenu, agriculteur à Lumeau (28) sur 290 ha à 12 km d’Arthenay. « Les agriculteurs doivent se rendre compte qu’en jouant sur seulement deux ou trois pistes, ça devient abordable ».

Pour valider cette certification, l’agriculteur a néanmoins multiplié les investissements : herse étrille, bineuse, sondes tensiométriques connectées, station météo, abonnements à des outils d’aide à la décision, rampes d’irrigation économes en eau, nouveau pulvérisateur… « Le plus gros frein, c’est la réduction des phyto » explique le betteravier.

Reste une inconnue : la valorisation de ces efforts. Combien seront payées ces betteraves ? « Aujourd’hui, nous créons le marché. Il y a une valeur ajoutée qui doit être valorisée financièrement mais aujourd’hui cela n’est pas défini », a indiqué Jean-Charles Lefebvre. Réponse dans quelques mois : le début de la commercialisation est annoncé dès le printemps 2021.

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