[Edito] Coronavirus, météo... (a)mère nature n'est guère clémente avec les grandes cultures
Semis entravés par des pluies incessantes à l'automne, sécheresse printanière très défavorable aux cultures, et maintenant le coronavirus qui menace le marché de l'orge brassicole et des productions connectées aux biocarburants... la nature semble s'acharner sur les grandes cultures.
Semis entravés par des pluies incessantes à l'automne, sécheresse printanière très défavorable aux cultures, et maintenant le coronavirus qui menace le marché de l'orge brassicole et des productions connectées aux biocarburants... la nature semble s'acharner sur les grandes cultures.
Décidément, les phénomènes naturels n’auront pas épargné l’activité humaine ces derniers mois. En France, le secteur des grandes cultures peut en témoigner. Déjà, à l’automne, des pluies incessantes ont empêché la bonne réalisation des semis, bouleversant les assolements avec des reports sur les cultures de printemps. Principale conséquence : des soles de blé au plus bas et des surfaces d’orge de printemps qui montent en flèche.
C’est désormais le coronavirus qui chamboule à grande échelle la vie des humains. Là encore, si l’on regarde à travers le prisme céréalier, la note pourrait être salée. En faisant plonger le prix du pétrole, le Covid-19 exerce une forte pression baissière sur les grains connectés au marché de l’énergie, via les biocarburants. Sans parler du marché de la brasserie qui va pâtir lourdement de l’arrêt de la vie sociale. La fermeture des cafés et restaurants, combinée à l’annulation des événements sportifs et culturels, est une catastrophe annoncée pour le secteur.
À la mi-avril, la persistance du temps sec depuis de longues semaines s’est ajoutée à la liste des préoccupations majeures. Le retour rapide des pluies était indispensable pour ne pas hypothéquer définitivement le rendement des cultures de printemps dans l’Hexagone. Malheureusement, la fiabilité des prévisions météo est elle aussi affectée par le coronavirus : l’aviation commerciale fournit habituellement 700 000 données journalières aux supercalculateurs, mais le nombre de vols a chuté de 90 %.
La nature se venge-t-elle de l’Homme ? La question ainsi posée par certains confine au mysticisme. En revanche, l’origine humaine du réchauffement climatique est désormais avérée. De même, des experts qualifiés mettent en cause la destruction des habitats naturels dans le risque d’exposition de l’humanité aux virus. Analyser l’impact de nos activités sur l’environnement et d’éventuels effets boomerang néfastes pour l’Homme est assurément d’actualité.