Aller au contenu principal

Agroforesterie en grandes cultures : « Mon système est pensé pour ne pas impacter le présent »

Vincent Vannier, agriculteur à Oison, dans le Loiret, a pu financer l'installation de 9 hectares en agroforesterie avec des essences diversifiées grâce à la dotation du concours Fermes d'avenir et à des aides de la Région. Le tout sans pénaliser ses conditions de travail.

« En intégrant une perte de 15 à 20 % d’arbres, l’étude économique table sur un gain net de 40 000 à 50 000 euros à terme en intégrant les interactions arbres et cultures, grâce à la valorisation en bois d’œuvre principalement », explique Vincent Vannier.
« En intégrant une perte de 15 à 20 % d’arbres, l’étude économique table sur un gain net de 40 000 à 50 000 euros à terme en intégrant les interactions arbres et cultures, grâce à la valorisation en bois d’œuvre principalement », explique Vincent Vannier.
© S. Marie

« J’ai découvert l’agroforesterie il y a quatorze ans et l’idée m’a plu. Sans perspective d’agrandissement, j’y ai vu un moyen d’apporter de la valeur à mon exploitation de taille moyenne… Même si c’est mon repreneur qui en bénéficiera ! Mon projet a mûri et j’ai planté en mars 2020, après avoir gagné un concours organisé par Fermes d’avenir. La dotation a financé les 6 150 euros de coûts de plantation, et même davantage : cela couvre le suivi pour les prochaines années. L’étude préalable réalisée par un expert m’a coûté 3 900 euros, financé à 80 % par la Région.

J’ai planté 380 arbres sur une parcelle de 9 hectares, en trois rangées orientées nord-sud pour minimiser l’ombrage, et écartées de 74 mètres. Cela colle avec ma largeur de travail de 24 mètres et laisse la possibilité de passer à 36 mètres. Cela minimise la gêne : mes itinéraires techniques n’ont pas changé et je peux toujours placer l’enrouleur au centre de la parcelle. Avec cet éloignement, j’attends des bénéfices agronomiques limités mais mes rendements souffriront peu.

On prévoit un déclin progressif après quinze ans, pour atteindre -10 % autour de cinquante ans. À cela s’ajoute l’emprise des trois bandes de 2 mètres. Mais de nouveaux produits vont rentrer. Je pensais d’abord intercaler des arbres et arbustes fruitiers entre les essences forestières, mais j’ai renoncé faute de temps. J’ai plutôt alterné les essences à croissance rapide qui seront valorisées dès vingt-cinq ans et celles à croissance lente qui le seront vers cinquante ans, et disposeront ainsi d’espace pour se développer sur leur seconde moitié de vie. Cette option a permis de planter dense pour optimiser les trois rangées d’arbres.

En intégrant une perte de 15 à 20 % d’arbres, l’étude économique table sur un gain net de 40 000 à 50 000 euros à terme en intégrant les interactions arbres et cultures, grâce à la valorisation en bois d’œuvre principalement, selon les cours à la date du projet. Nous avons diversifié les essences pour réduire les risques vis-à-vis du climat, des maladies et du marché. C’est un pari sur l’avenir, mais le système est pensé pour ne pas impacter le présent. Je suis convaincu que ce ne peut être que positif… Cela l’est déjà pour le paysage ! »

124 ha en grandes cultures, dont 37 blé tendre, 20 betterave, 13 maïs, 10 colza, 15 orge de printemps, 15 orge d’hiver, 12 blé dur et 2 jachère.

Les plus lus

<em class="placeholder">Corentin Chateignier dans un des ses quatre bâtiments de volailles Label rouge sur son exploitation en Eure-et-Loir</em>
« J’ai lancé un atelier volailles en Eure-et-Loir pour diversifier mon exploitation de grandes cultures »

Corentin Chateignier, installé avec son père Alain sur une exploitation de grandes cultures dans la Beauce, a lancé un atelier…

<em class="placeholder">Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir devant son gîte à la ferme </em>
« Mon gîte à la ferme en Eure-et-Loir rapporte un revenu équivalent à la location d’un petit non-meublé à l’année »
Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir. Il loue son gîte à la ferme à des touristes mais il vise surtout…
<em class="placeholder">Bastien Porte et son frère Vincent Darribeau, associés de l&#039;EARL Crabot.</em>
« Notre marge brute moyenne en maïs semence est de 2 800 €/ha sur notre exploitation des Landes »

Bastien Porte est, avec son frère et sa mère, multiplicateur de semences à Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Ce travail est…

Vidéo : comment entretenir un fossé dans les règles ?

Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…

<em class="placeholder">Angélique Le Borgne, agricultrice à Saumeray (Eure-et-Loir) au milieu d&#039;un champ</em>
« Je réalise mes meilleures marges avec le lin oléagineux en 2024 sur mon exploitation d’Eure-et-Loir »

Agricultrice à Saumeray, en Eure-et-Loir, Angélique Le Borgne a introduit le lin oléagineux de printemps dans sa rotation…

Agriculteurs devant un tracteur.
Matériel agricole : neuf ou occasion, comment bien raisonner son investissement ?

Face à l’explosion des coûts de mécanisation et à des trésoreries en souffrance, choisir d’investir dans du matériel…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures