RAISIN
Une campagne gérée au frigo
La campagne 2016 de raisin de table a été bonne. Mais le besoin de renouvellement variétal se fait de plus en plus criant.
La campagne 2016 de raisin de table a été bonne. Mais le besoin de renouvellement variétal se fait de plus en plus criant.
L’année 2016 fut tardive pour le raisin de table, avec un pic de production fin août et une chute franche des quantités commercialisées début septembre puis début novembre. Ces chutes furent un peu trop franches au goût du président de l’AOP raisin de table, René Reynard, résultat de mises en frigos importantes, permises par la qualité des fruits. « Les frigos pour gérer le marché et étaler le calendrier de production, c’est bien, mais pas pour spéculer », insiste-t-il, lors de la journée raisin de table organisée par l’AOP à Mazan (84), le 24 janvier. Mis à part ces deux « accidents » dans la gestion de la campagne, les volumes ont été écoulés régulièrement. Mais il restait des raisins jusqu’à début janvier. Selon les estimations de l’AOP raisin, les quantités commercialisées en 2016 ont été légèrement supérieures (+5 %) à l’année précédente et devraient dépasser légèrement les 50 000 tonnes. La production reste orientée sur les raisins noirs à 80 %, avec toujours la domination du muscat de Hambourg (62 %). « Le verger est vieillissant et nous attendons le renouvellement variétal en noir et en blanc », rappelle la directrice de l’AOP, Alexandra Lacoste.
Des nouvelles variétés à tester en production
Présents lors de cette journée, le Conseil départemental du Vaucluse et la Région ont annoncé leur volonté d’accompagner financièrement le programme de recherche variétal conduit par l’IFV et le domaine expérimental La Tapy (84). Ce programme vise à trouver des variétés présentant des résistances durables au mildiou et à l’oïdium, le caractère apyrène et des qualités gustatives qui leur permettraient de remplacer les variétés existantes. Grâce à ce soutien financier, un plus grand nombre de variétés potentiellement intéressantes pourront être surgreffées. Tout est mis en oeuvre pour accélérer le processus, mais « si le nombre de souches surgreffées est suffisant pour l’inscription, il faudra que des producteurs prennent des risques en les testant en conditions de production », souligne Loïc le Cunff, chercheur à l’UMT Genovigne. Pour conforter l’appui technique à cette filière, le directeur du Ctifl, Louis Orenga, a enfin annoncé qu’il affecterait quelqu’un sur le raisin de table.
Onze dossiers de rénovation de vergers
En attendant ces nouvelles variétés, le verger de raisin de table se renouvelle peu. Sur les trois dernières années, les surfaces renouvelées fluctuent entre 0,14 % et 3 % (1,29 % en 2016). Onze dossiers de rénovation pour 80 990 euros ont été retenus, ce qui représente 20,66 ha dont 85,4 % en Paca. FranceAgriMer poursuit en 2017 l’aide à la rénovation du verger, avec comme nouveauté plus de souplesse dans le choix des variétés, à savoir celles certifiées au sein de l’Union européenne. Mais la filière s’interroge sur la mise en place à nouveau d’une liste éligible pour 2018.