Aller au contenu principal

TPE de l’agroalimentaire
Un Pacte pour l’avenir de l’alimentation et des territoires

Malgré le contexte inflationniste et les difficultés structurelles, les TPE-PME-ETI de l’agroalimentaire, menées par l’Adepale, veulent prendre en main leur avenir et préserver le modèle alimentaire français. Pour cela, l’Adepale a émis le 23 février 16 propositions autour de 4 grands enjeux, pour interpeller les décideurs en cette année d’élections : le “Pacte pour l’avenir de l’alimentation et des territoires”.

de gauche à droite en présentiel, Pascal Bredeloux (administrateur chargé de la communication de l'Adepale, président de l’ETF, Bonduelle), Thierry Goubault (administrateur et trésorier de l’Adepale et président de Charles & Alice) et Jérôme Foucault (président de l’Adepale et co-fondateur du groupe Cofigeo) détaillent les propositions du Pacte lancé par l'Adepale.
© Julia Commandeur - FLD

Jérôme Foucault, président de l’Adepale, l’association des entreprises de produits alimentaires élaborés, l’a annoncé tout de go lors de la conférence de presse qui s’est tenue en présentiel à Paris et en parallèle en visio le 23 février : « Notre secteur fait face à des turbulences structurelles, notamment un désintérêt de cette filière d’excellence par les instances publiques, et une valorisation insuffisante de nos produits et des difficultés d’approvisionnement. »

*L’Adepale (association des entreprises de produits alimentaires élaborés) regroupe six syndicats : la Fiac (conserves), la FNLS (légumes secs), l’EGS (glaces et surgelés), l’EFT (traiteur frais), le SRF (riz) et le SVFPE (végétaux prêts à l’emploi) pour 16,5 M€ de chiffre d’affaires cumulé et 1 570 TPE/PME/ETI réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Malgré cela, l’Adepale revendique sa mobilisation et son implication pour défendre le modèle alimentaire français. Elle a notamment missionné le cabinet Asterès et la Junior Entreprise de l’IEP Paris pour un travail prospectif afin de se projeter sur les enjeux de ses adhérents à horizon 2030.

Un besoin de soutien plus que d’argent

Dans ce contexte difficile, forte des résultats de ces travaux prospectifs, et dans l’optique des élections présidentielle et législatives à venir, l’Adepale a formulé un Pacte de 16 propositions autour de 4 grands enjeux clés, « pour l’avenir de l’alimentation et des territoires » et pour défendre les TPE-PME-ETI de l’agroalimentaire en danger. Ce pacte est « non exhaustif » et soutient aussi d’autres propositions et engagements d’autres organisations et syndicats (lire ci-dessous).

« On ne demande pas d’argent, on demande des simplifications et des harmonisations de bon sens », souligne Jérôme Foucault, président de l’Adepale. Nous avons des usines, nous avons des savoir-faire, nous sommes implantés dans les territoires. Fléchons les aides et les investissements et devenons le champion mondial de l’alimentation ! »

Il évoque également le besoin de méthodologie. « La majorité de nos entreprises ne sont pas capables de chiffrer ce besoin d’investissement. Il nous faut le soutien d’organismes spécialisés, comme l’Ademe, pour faire ce travail de diagnostic et nous montrer par quel bout commencer. »

Enjeu 1 : restaurer la compétitivité des entreprises afin de renforcer la souveraineté alimentaire française au cœur de l’Europe

« Nous avons des responsabilités vis-à-vis de nos partenaires agriculteurs et dans le soutien au développement d’interprofessions et de filières agricoles, notamment celles déficitaires comme les fruits et légumes, les légumineuses », rappelle Jérôme Foucault.

L’Adepale fait 4 propositions :

  • 1. Lancer EGalim 3 et aller vers la non-négociabilité de la totalité des coûts de production

Notamment, sur le modèle des matières premières agricoles dans EGalim 2, instaurer l’extension de la clause de révision automatique aux autres coûts de production (énergie, emballage, transports…).

  • 2. Assurer des conditions de concurrence équitable pour tous les maillons de la chaîne alimentaire

Arrêter la concentration de la distribution et des centrales qui « en plus n’a rien apporté de plus aux consommateurs ».

  • 3. Mettre un terme à la surtransposition des normes européennes et harmoniser l’application des textes européens dans tous les pays ressortissants de l’UE
  • 4. Réformer le pilotage et la représentation des enjeux et des spécificités de l’industrie agroalimentaire et des TPME qui la composent

Notamment en nommant un interlocuteur ministériel unique pour l’industrie agroalimentaire, et en offrant une meilleure représentation des TPE, PME et ETI au sein des instances de concertation du secteur. « Nous ne sommes pas (encore) présents au comité de suivi des relations commerciales, nous ne sommes pas présents au CNA, nous n’avons pas été concerté sur la décarbonation, etcétéra, etcétéra. »

Enjeu 2 : Adapter les outils de productions aux transitions énergétiques, environnementales et digitales

Thierry Goubault, administrateur et trésorier de l’Adepale et président de Charles & Alice, témoigne : « Si on veut réussir la transition écologique, il faudra doubler nos capacités d’investissement. Mais comment ? Alors que nos marges diminuent… Cette transition écologique, sans investissements massifs, on la fera mais elle prendre beaucoup plus de temps. »

Les propositions :

  • 5. Mobiliser et renforcer les outils de financement nécessaires à la transformation énergétique, écologique et numérique

Par exemple créer un fonds public-privé dédié à la consolidation et la croissance des PME/ETI du secteur agroalimentaire (comme pour le secteur automobile).

  • 6. Adapter la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030 pour l’industrie agroalimentaire aux spécificités des TPE / PME / ETI
  • 7. Régionaliser la mise en œuvre du plan France 2030 pour renforcer le rôle d’accompagnement des régions et aider les PME agroalimentaires à se saisir des opportunités de financement existantes

Par exemple mettre en place un guichet unique régional ou développer un “fast-track” pour l’agrandissement et le développement des sites de production afin d’accompagner la structuration des filières agricoles.

Enjeu 3 : Attirer et développer les compétences dans nos territoires

« La France est toujours perçue à l’étranger comme le fleuron de l’agroalimentaire et de la gastronomie. Nous avons des savoir-faire à maintenir dans les territoires », revendique Jérôme Foucault.

Six propositions :

  • 8. Unifier et simplifier les soutiens existants en matière d’aide à l’embauche
  • 9. Adapter le dispositif de bonus-malus pour les contrats courts

« Car sans saisonniers, pas de récolte de fruits et légumes frais et pour l’industrie », rappelle Thierry Goubault.

  • 10. Augmenter le nombre de volontariats territoriaux en entreprises pour attirer des profils qualifiés
  • 11. Faciliter le recrutement des travailleurs étrangers sur les métiers en tension
  • 12. Mener une campagne de communication grand public avec le soutien de l’État pour promouvoir les métiers des filières alimentaires
  • 13. Réaffecter une partie de la contribution unique à la formation professionnelle au financement des plans de développement des compétences des entreprises quelles que soient leurs tailles afin d’accompagner l’évolution des compétences liées notamment à transformation écologique et numérique.

Enjeu 4 : Affirmer les valeurs du modèle alimentaire français

Jérôme Foucault résume : « C’est un point important pour nous : aller vers une alimentation durable, de qualité, accessible à tous, avec plus de naturalité, moins d’ingrédients, de sel, d’additifs…, valoriser les productions locales, lutter contre le gaspillage alimentaire, participer à la mise en place d’un affichage environnemental… »

  • 14. Renforcer l’éducation à l’alimentation et la promotion du modèle alimentaire français basé sur une alimentation de qualité, diversifiée et structurée autour du repas,
  • 15. Renforcer les liens entre les acteurs de la filière alimentaire et la gastronomie (centres de formation, entreprises, acteurs de la recherche)
  • 16. Mener une campagne de communication grand public pour promouvoir le modèle alimentaire français.

Les plus lus

Vanille bretonne cultivée sous serre en malle d’affinage.
Côtes-d’Armor : pourquoi les Bretons se sont mis à produire de la vanille ?

De la vanille cultivée en Bretagne ? Mais pourquoi donc ? De la Réunion à la Bretagne, on vous raconte les origines…

Captures d’écran de différentes photos montrant les dégâts suite à la tempête Dana dans le sud de l’Espagne.
Tempête Dana : les cultures fruitières et maraîchères durement touchées à Almeria et Valencia

Les légumes sous serre, les agrumes et les kakis sont particulièrement impactés. Il est encore trop tôt pour quantifier les…

Emballages plastique pour les fruits et légumes : le Conseil d’Etat annule le décret d’application de la loi Agec

Le décret d’application du 20 juin 2023 sur les emballages plastique des fruits et légumes a été annulé le 8 novembre par le…

Légumes de France - pyramide de légumes
Légumes de France tient son congrès les 21 et 22 novembre dans le Lot-et-Garonne

Le 67e congrès de Légumes de France se tiendra à Agen. Les participants espèrent la venue de la nouvelle ministre…

Un rayon de fruits d'été dans un supermarché. Une cliente choisit des pêches.
Emballages plastique dans l’UE : à quoi peut s’attendre le secteur des fruits et légumes ? L’AREFLH fait le point sur le PPWR

Lors du premier Forum Annuel de l’AREFLH, les discussions ont notamment portées sur le PPWR, le règlement européen sur…

Protection phytosanitaire : les usages critiques des cultures fruitières en forte hausse

La protection des cultures fruitières devient de plus en plus difficile. Le nombre d'usages critiques (aucune ou une seule…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes