Transport ferroviaire des F&L : un dossier “petite vitesse”
Le train devrait constituer la meilleure alternative à la route pour le transport des f&l entre Marseille et Lille, mais les problèmes continuent de s’accumuler.
Sur l’axe Marseille/Lille, la route s’affirme comme la voie la plus efficace pour le transport des fruits et légumes. Or pour désengorger l’autoroute A7, la plus fréquentée d’Europe, des projets sont à l’étude pour offrir une alternative économique supportable par les importateurs installés sur le PAM. L’arrivée des navires grands volumes (6000 palettes) aurait dû accélérer le dossier du transport ferroviaire afin de faciliter des évacuations massives. Ce qui n’est toujours pas le cas. Un premier concept reposait sur le transport par wagons réfrigérés, proposé par Fret SNCF. “Nous étions très intéressés, explique Jean-Pierre Pachy, directeur des opérations portuaires pour Agrexco. 80 % de nos produits qui arrivent à Marseille sont destinés au Nord de l’Europe et le transport par wagons réfrigérés constituait une solution aux problèmes de logistiques.” Le projet a trouvé ses limites techniques et économiques. La principale étant l’indisponibilité des wagons. “Les wagons spécialisés sont rares, explique-t-on à Fret SNCF. Notre parc est dimensionné sur les flux existants mais nous pensions que l’arrivée des navires grands volumes allait modifier l’organisation des importateurs. Il n’en a rien été. Cependant, ce problème aurait pu être négocié.” L’autre handicap majeur était le coût du transport : 38_/palette. “A ce niveau, ajoute Jean-Pierre Pachy, il est impossible d’intégrer des coûts aussi élevés dans le prix de la marchandise. Il est dommage que ce projet n’ait pas été accompagné d’une démarche commerciale forte pour la recherche de partenaires dans le sens Nord/Sud afin d’assurer sa rentabilité grâce au fret retour.”
Le train des fruits et légumes a fait deux allers-retours en sept ans.
“Tout reposait sur notre société, poursuit-il, qui constituait une base solide pour le lancement de ce type de transport, mais les investissements étaient surdimensionnés par rapport au service donné.”
Bilan, le train des f&l a fait deux allers-retours en sept ans. Ce flop ne décourage pourtant pas la société Rail Link (filiale de CMA-CGM) qui travaille sur un projet de containers réfrigérés durant tout le transport, maritime et ferroviaire. Les tests ont débuté l’an dernier et vont s’amplifier avec l’acquisition de nouveaux équipements. L’objectif est de parvenir à 40 containers/semaine transportés par rail sur l’axe Marseille-Anvers et retour. A l’export, voire grand export, ce mode de transport pourrait être exploité pour certains fruits, comme les pommes pour lesquelles rail Link a engagé des discussions.