The Greenery, un producteur hollandais en terres de France
Les producteurs de la coopérative The Greenery (1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2014) sont de plus en plus impliqués en production hors des frontières des Pays-Bas.








Pour Jonathan Goumon, directeur commercial France Hoogsteder/The Greenery, deux raisons président à cette volonté d'implantation : « La première est celle de répondre à un besoin de plus en plus affirmé du marché en f&l produits localement. La seconde reflète la volonté des producteurs et serristes néerlandais de sortir d'un cadre national où plus de 80 % de leur production est réexportée, ce qui peut parfois entraîner une fragilité dans leur activité. Tous ces projets mis en œuvre proviennent des producteurs eux-mêmes, nos patrons. En tant que The Greenery, notre rôle est de capter les besoins et les demandes du marché visé afin de mettre en adéquation les cultures. On est juste là pour les conseiller et les guider. »
Trois types d'installation sont présents au sein de la coopérativeLe premier type d'installation – celui qui semble se développer fortement – est une relation entre les producteurs de The Greenery et un homologue étranger. « Si je prends l'exemple de la tomate cerise grappe, explique Jonathan Goumon, elle est produite en Espagne, conditionnée chez un producteur The Greenery et ensuite expédiée vers des clients de l'Europe du Nord. » L'autre type d'implantation est celle qui voit un producteur investir une nouvelle zone de production afin d'offrir une référence 12 mois sur 12 pour un produit. « Je vais prendre le cas de A + G van den Bosch, un producteur serriste de la coopérative. Il cultive 7 ha de production en tomates à farcir en Tunisie. Avec cette installation, il est capable de fournir les plus gros clients avec la même variété tout au long de l'année. Son implantation là-bas nous permet aussi de commercialiser ce produit pendant l'hiver sur le marché français. La qualité qu'il propose est supérieure au produit similaire espagnol ou marocain. Ce qui permet souvent une valorisation supplémentaire de 0,30 €/kg. »
A + G van den Bosch est aussi impliqué dans l'important projet de serre dans le sud de la Manche, à Brécey (cf. fld hebdo du 26 novembre 2014). Associé à un important entrepreneur en BTP de Charente-Maritime ( ECBL), il va construire 17 ha de serres pour la production de tomates (cerise, grappe, cœur de bœuf). A terme, il s'agit de 8 000 à 9 000 t de produits étalées entre mars et novembre à destination des marchés français, espagnols et italiens. « Le projet avance bien, confie Jonathan Goumon. Rik van den Bosch, le frère cadet de la famille, doit arriver en février sur place et les premiers travaux sont programmés pour le mois de mars ».
La dernière façon de s'installer est celle de produire dans le pays où l'on veut commercialiser. « C'est exactement ce que nous faisons en France », précise Jonathan Goumon. Il ne s'agit pas d'une politique de contractualisation de surfaces avec les producteurs comme le développe avec succès Driscoll's en fruits rouges. The Greenery a loué 15 ha à Verdun-sur-Garonne, dans le Tarn-et-Garonne, au nord de l'agglomération toulousaine pour produire des salades iceberg de plein champ (cf. fld hebdo du 16 octobre 2012). Une société commerciale a été créée : Greenery France dont le siège social est situé sur le Min de Toulouse. L'exploitation est menée par deux producteurs néerlandais membres de The Greenery. « Le chiffre d'affaires cette année approche le million d'euros. Cela reste modeste », précise Jonathan Goumon. En 2014, l'expérience s'est poursuivie avec 6,5 ha de serre en framboises à Nohic (Tarn-et-Garonne). Il n'est pas exclu que la démarche soit développée dans d'autres régions productrices en France (on parle de la Normandie, de la Sarthe ou encore de la Charente-Maritime) mais rien n'est pour le moment acté. « Nous privilégions une croissance maîtrisée, concède Jonathan Goumon. Nous prenons le temps qu'il faut pour mener à bien des projets. Et cela pour être un acteur non destructeur de valeur dans la filière ».