Salon de l’Agriculture : quelles sont les inquiétudes de la fraise Label Rouge qui fête ses 15 ans ?
Sylvie Delaurier-Zanuttig, productrice de fraises et de framboises à Damazan et présidente de l’Association Interprofessionnelle des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne donne les premières tendances pour la nouvelle campagne, entre deux bouchées du millefeuille d’anniversaire, concocté par le chef Conticini.
Sylvie Delaurier-Zanuttig, productrice de fraises et de framboises à Damazan et présidente de l’Association Interprofessionnelle des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne donne les premières tendances pour la nouvelle campagne, entre deux bouchées du millefeuille d’anniversaire, concocté par le chef Conticini.
15 ans ! C’est un bel anniversaire que la Fraise Label Rouge du Lot-et-Garonne a fêté le 28 février sur le salon de l’Agriculture où elle exposait comme chaque année sur un stand collectif du Lot-et-Garonne (avec la noisette Koki, le kiwi Red Passion…). Les bougies ont été soufflées, le gâteau dévoré. Il s’agissait d’un millefeuille géant de fraises élaboré pour l’occasion par le chef Philippe Conticini.
Nouvelle campagne de la fraise Label Rouge : du retard et des inquiétudes
Pour autant, les 15 ans n’apportent pas que des cadeaux. La saison 2024 de la fraise Label Rouge a du retard, au moins deux semaines. « Elle devrait arriver sur nos étals à partir du 10-15 mars », précise Félix Pizon, responsable des Opérations Filières Fraise Label Rouge et Tomate de Marmande à l’AIFLG Association des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne. La raison de ce retard : la météo. Il a manqué de lumière, avec un mois de janvier particulièrement gris.
Il a aussi fait très humide. Rien que les trois derniers jours, 100 mm de précipitation sont tombés. Un contexte propice à l’oïdium et au botritis.
« Nous avons de jolies fraiseraies mais la météo et la pression sanitaire ne jouent pas en notre faveur. Dans un contexte économique d’inflation, nous -producteurs de fraises- sommes inquiets », confie Sylvie Delaurier-Zanuttig, productrice de fraises et de framboises à Damazan et nouvelle présidente de l’Association Interprofessionnelle des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG), succédant à Éric Bazile. Selon Sylvie Delaurier-Zanuttig, les producteurs ont subi au global, depuis le début de l’inflation, une hausse du coût des intrants de « 20-25 %, facile ».
Manque de solution insecticide, la filière aimerait une dérogation
A ceci s’ajoutent les difficultés à maîtriser les ravageurs, pucerons et cicadelles en tête. « Depuis septembre 2018 nous n’avons plus de solution, on nous a retiré les néonicotinoïdes. Nous ne faisions qu’un seul traitement, bien positionné, témoigne Sylvie Delaurier-Zanuttig. Désormais on est sur notre tracteur chaque semaine pour traiter avec des produits de biocontrôle. Ces huiles essentielles ne sont pas efficaces, et le tracteur ne roule pas à l’eau. » La productrice confie perdre désormais beaucoup de volumes face à la cicadelle et à la punaise, entre 15 et 20 %.
« On demande une dérogation française, pour réautoriser pour un traitement. »
Des emblavements stables
Les emblavements de fraises du Lot-et-Garonne sont stables cette saison. Ce sont donc la météo et la pression sanitaire qui feront les volumes.
La fraise Label Rouge a totalisé 447 tonnes la dernière campagne, 480 tonnes en 2022 et 592 tonnes en 2021.
Les volumes peuvent aussi être impactés par les arbitrages commerciaux des producteurs entre Label Rouge et la catégorie 1, cette dernière étant plus rapide à récolter, précise Félix Pizon.