Sucré et bien rouge : un début de saison prometteur s’annonce pour la fraise Label Rouge, dont les tout premiers fruits ont pu être dégustés comme chaque année lors du Salon de l’Agriculture. La nouvelle ambassadrice ne s’en est d’ailleurs pas privée : « J’adore les fraises », confirme-t-elle de son accent chantant du Sud.
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Cette ambassadrice, c’est Noëmie Honiat. Cheffe pâtissière reconnue, installée en Aveyron, Noëmie Honiat s’est fait connaître du grand public en participant à l’émission Top Chef sur M6, où elle a été finaliste en 2014. Elle a aussi été championne de France de desserts et participe à l’émission La Meilleure Boulangerie de France sur M6.
« La fraise c’est le fruit gourmand par excellence, qui fait penser à l’enfance, avec tellement de recettes possibles : on peut la décliner en sucré, en salé, en pickles, en jus, on peut la faire fermenter…, s’enflamme Noëmie Honiat. Je suis très honorée de ce partenariat, que je souhaite le plus long possible. »
Des recettes et une web série pour démocratiser la fraise, sa culture et sa cuisine
Ce nouveau partenariat exclusif, annoncé lors de la conférence de presse de lancement de saison le 24 février sur le stand de la région Nouvelle Aquitaine, est effectif à partir de cette saison 2025 et se veut de longue durée. Noëmie Honiat sera chargée de produire des recettes autour de la fraise, accessibles au grand public, « au-delà de la fraise au sucre ».
Au-delà de ses recettes, elle incarnera la fraise Label Rouge en la mettant en avant sur ses réseaux sociaux et ceux de l’Association, tout en accompagnant cette dernière dans ses actions médiatiques.
Une web-série est aussi en projet, afin de « montrer la filière, comment on plante et on cultive des fraises, le soin que les producteurs mettent dans leurs fraises. Il est temps de rééduquer les gens, les enfants et de remettre les producteurs sur un piédestal social », argumente la cheffe.
Le premier tournage aura lieu le 18 mars, chez Sylvie Delaurier-Zanuttig, productrice de fraises et de framboises à Damazan (Lot-et-Garonne) et présidente de l’Association Interprofessionnelle des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne AIFLG qui porte la fraise Label Rouge.
Pour l’ambassadrice enthousiaste, il va aussi s’agir de démonter les idées reçues autour de la fraise (raconter la culture sur substrat par exemple), d’expliquer pourquoi la fraise Label Rouge est plus cher et de délivrer des messages pour éduquer le consommateurs sur la conservation le plus longtemps possible de ce produit fragile afin d’éviter le gaspillage et la déception.
Mais premier message clé : « Le plus important : la fraise est un très bon produit pour les consommateurs à tout âge sans restriction. »
Saison 2025 de la fraise Label Rouge : à date, prometteuse
« Les premières fraises de cette saison sont d’ailleurs très sucrées et promettent sur une belle saison », sourit Noëmie Honiat. « La qualité est au rendez-vous à date, confirme Sylvie Delaurier-Zanuttig, productrice de fraises et présidente de l’AIFLG. Si ça continue comme ça, la saison sera belle. »
Les producteurs ont en effet bénéficié d’une bonne luminosité en janvier (tout l’inverse de la dernière campagne). Le mois de mars, souvent sous le brouillard, sera déterminant, pour la production mais aussi pour la consommation, la fraise étant un produit météo sensible.
Les premières fraises sont déjà dans les rayons de la grande distribution, sur des volumes confidentiels, avec des prix tournants « autour de 4 € la barquette de 250 g ». Les volumes significatifs sont attendus pour mi-mars.
Les volumes de fraises Label Rouge en légère hausse chaque année
Les volumes de fraises sous Label Rouge tournent chaque année autour des 500 tonnes. 557 tonnes ont été commercialisées en 2024 (592 tonnes en 2021, 510 tonnes en 2022, 530 tonnes en 2023…), soit 3 à 4 % de la moyenne nationale.
« Les volumes augmentent très légèrement année après année car le nombre de producteurs augmentent. En 2024, ils étaient 100 et à début 2025, ils étaient 115 à 120 producteurs engagés dans la démarche », précise Félix Pizon, responsable des Filières Fraise Label Rouge et Tomate de Marmande à l’Association Interprofessionnelle des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne AIFLG.
« Il y a des débouchés commerciaux et une valorisation au Label Rouge »
« La communication de la démarche est bonne, il y a des débouchés commerciaux et une valorisation au Label Rouge donc des producteurs de fraises osent se lancer dans le Label Rouge, explique Sylvie Delaurier-Zanuttig. Oui, sur la fraise c’est rentable d’être Label Rouge, à condition de savoir arbitrer ses volumes [la fraise Label Rouge se récolte à la main et est disposée en plateau litté par le cueilleur. Au producteur d’arbitrer entre Label Rouge ou catégorie 1 selon la vitesse des cueilleurs]. Je gagne +2 € à 2,5 €/kg avec le Label Rouge mais à ce gain je dois retirer le coût supplémentaire de l’emballage et de la main d’œuvre. »
Un arbitrage variétal qui va évoluer en fonction de la pression sanitaire
En revanche, la fraise et notamment la Label Rouge devra rester vigilante à la problématique des ravageurs dans un contexte de restriction de solutions phytosanitaires. « Produire de la fraise en été va être de plus en plus difficile en raison de la hausse de la pression des ravageurs, estime Sylvie Delaurier-Zanuttig. Les producteurs font donc de nouveaux arbitrages variétaux pour privilégier les fraises plus précoces comme Gariguette ou Ciflorette au dépens des fraises rondes de fin d’été. »
« Produire de la fraise en été va être de plus en plus difficile »
Quatre variétés sont autorisées dans le cahier des charges du Label Rouge : Gariguette, Ciflorette, Charlotte et Mariguette. Les producteurs de la fraise Label Rouge sont concentrés en Lot-et-Garonne (95 en 2024) et en Dordogne (5 producteurs) sur 500 hectares.
En 2024, la fraise Label Rouge représente un chiffre d'affaires de 90 millions d'euros, et soutient 3 000 emplois dans la filière. 80 % des fraises Label Rouge sont commercialisées en grande distribution, garantissant un accès pour un large public.
La Bretagne dispose elle aussi d’un Label Rouge pour sa fraise mais « avec un cahier des charges légèrement différent du nôtre », glisse Félix Pizon, précisant que les chiffres donnés plus hauts ne concernent que la fraise Label Rouge du Sud-Ouest sous l’égide de l’AIFLG.
