Côtes d'Armor
Rémunération à l'heure : danger pour la production de coco de Paimpol
L’annonce d'un possible passage à une rémunération horaire des ramasseurs de haricots Coco de Paimpol, inquiète sérieusement les producteurs.
L’annonce d'un possible passage à une rémunération horaire des ramasseurs de haricots Coco de Paimpol, inquiète sérieusement les producteurs.
Le mode de rémunération des ramasseurs de haricots coco de Paimpol pourrait passer d'une rémunération à la tâche à une rémunération basée sur le Smic horaire. Depuis juillet, la rémunération à la tâche des “plumeurs” de coco est dénoncée par certains syndicats. Lors d'une réunion en juillet, la Direccte a rappelé que la rémunération à la tâche ne dispense pas les employeurs de tenir un registre des horaires. Le 12 décembre, plusieurs syndicats (CGT, CFDT et CFE-CGC) ont demandé le respect d'une rémunération équivalente au Smic horaire, accompagnée d'une amélioration des conditions de travail. De leur côté, les producteurs considèrent que la dispense horaire, autorisée par le code rural, se justifie par la distance entre les parcelles et par l'impossibilité pour eux d'être présents partout simultanément. Le 24 janvier, le ministère de l'Agriculture a confirmé que la rémunération à la tâche ne dispense pas du décompte horaire et du respect du Smic horaire. Les producteurs sont très inquiets. « Une rémunération horaire n'est pas gérable sur le terrain », rapporte Hervé Guézou, président de la section haricot coco de l'UCPT. Les 200 producteurs de coco de Paimpol exploitent actuellement 1 000 ha, pour un chiffre d'affaires de 9 M€, et emploient chaque année 2 000 à 2 500 plumeurs. En 2016, le kilo de haricots était payé 0,45 €/kg, soit un Smic pour 130 kg ramassés par jour. Beaucoup de plumeurs sont des femmes, des jeunes et des retraités qui y trouvent un complément de salaire et apprécient une certaine liberté. Mais il y a aussi des professionnels, souvent étrangers, qui peuvent ramasser 200 à 300 kg de haricots par jour et qui ne seraient donc pas satisfaits par une rémunération horaire. Une réunion, le 3 février, a rassemblé les producteurs, les partenaires sociaux et la Direccte. Mais rien n'en est sorti. « Les producteurs sont décontenancés, insiste Hervé Guézou. Dans ces conditions, beaucoup ne sèmeront pas. Au moins la moitié des surfaces pourraient disparaître. » Une autre rencontre est prévue le 24 février. Les producteurs se réuniront auparavant, le 17 février, lors de l'assemblée générale de l'UCPT, pour décider de la suite à donner.
Certains producteurs estiment que la moitié de la production pourrait être en péril.