Prévision
Comment sera la récolte 2022 de raisin de table ?
Après une année 2021 qui s’est finalement mieux passée qu’escompté, la campagne 2022 s’annonce sous les meilleurs auspices. La chaleur de mai et juin s’avère propice à un produit de belle qualité gustative
Après une année 2021 qui s’est finalement mieux passée qu’escompté, la campagne 2022 s’annonce sous les meilleurs auspices. La chaleur de mai et juin s’avère propice à un produit de belle qualité gustative
Même si c’est encore un peu tôt pour faire des prévisions, la saison 2022 pour le raisin de table s’annonce bien, se réjouit Alexandra Lacoste, directrice de l’AOP raisin de table : « Nos techniciens sont en train de vérifier qu’il n’y a pas de blocage de maturité à cause de la chaleur de mai et juin, mais, globalement, comme les coteaux sont irrigués, les bonnes températures de ce printemps contribuent plutôt à une campagne précoce, avec une semaine d’avance. » La production de raisin de table française, environ 40 000 t/an, est consommée à 95 % sur le territoire, seulement 5 % sont exportés en Belgique, Suisse et Italie.
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Seulement un quart du raisin consommé en France est français !
« La filière, qui est à 90 % certifiée HVE, est stimulée par ses deux AOP, chasselas de Moissac et muscat du Ventoux, lesquelles sont des variétés haut de gamme très qualitatives, appréciées des consommateurs. Leur production reste dynamique et a tendance à augmenter d’année en année », reprend-elle. Il faut cependant savoir que seulement un quart du raisin consommé en France est français. Les trois quarts restants proviennent d’Espagne et d’Italie sur la même période, avec un prix inférieur.
La consommation est relativement homogène dans tout le pays, avec un léger avantage du muscat en région parisienne et dans l’Est. « Nos consommateurs sont en majorité plutôt âgés, ils connaissent les variétés et veulent se faire plaisir. Les IGP françaises sont une assurance de ne pas se tromper, d’avoir un produit qualitatif avec une saveur et un taux de sucre garanti. »
La communication débutera le 20 juillet
À chaque début de campagne, l’AOP raisin de table organise des actions de communication sur les réseaux sociaux à destination du grand public avec des recettes innovantes et modernes pour les jeunes et les couples avec enfants. La presse culinaire et féminine est également conviée sur le terrain, dans les terroirs de production. Dès le 20 juillet, des animations seront organisées sur les marchés pour faire découvrir les variétés françaises, qui se succèdent tout au long de la campagne : Prima, Cardinal, Danlas, muscat, chasselas et lavallée.
Recherche des variétés sans traitement et sans pépins
Afin de développer le marché vers une cible plus jeune, des recherches sont en cours sur des variétés résistantes à l’oïdium et au mildiou, qui pourraient séduire un public sensible à cette réduction du calendrier des traitements et au meilleur respect de l’environnement. Des expériences concluantes ont déjà été menées sur les vignes de cuve et « pour le moment, un test est en cours avec une variété de table blanche. L’idée, à terme, serait de pouvoir proposer une gamme de ces variétés résistantes, rouges et blanches, plutôt précoces, de mi-août à septembre », détaille Alexandra Lacoste.
La présence de pépins constitue aussi un frein à l’achat par les jeunes et les familles. Le développement de variétés apyrènes est une autre des clés du développement de ce marché. « Nous avons déjà le Centennial, qui se vend bien mais reste difficile à produire. Des recherches sont également en cours pour trouver d’autres variétés sans pépins plus faciles à travailler. »
La production remonte vers le Nord
Concernant le bio, pas de développement. « Certains producteurs se sont lancés, mais le segment n’est pas en évolution. La production nationale est très petite, et c’est compliqué à la fois techniquement, mais aussi sur les débouchés, notamment en GMS. Le raisin bio français est plutôt commercialisé dans les circuits spécialisés. »
En conventionnel, même si globalement le nombre de producteurs baisse depuis vingt ans, on observe un nouveau phénomène lié au réchauffement climatique. « On constate l’apparition de nouvelles productions de plus en plus au nord des bassins habituels. Certains producteurs font de petits essais. Rien encore de vraiment important mais qui pose question sur une extension possible de la production de raisins de table dans l’Hexagone », conclut Alexandra Lacoste.