Promotion européenne : l’Italie au régime sec
L’absence de fonds européen pour les fruits et légumes italiens a créé de sacrés remous dans la filière transalpine.
L’absence de fonds européen pour les fruits et légumes italiens a créé de sacrés remous dans la filière transalpine.
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L’annonce des programmes de promotion pour les produits agricoles européens a fait l’effet d’une mauvaise blague pour la filière fruits et légumes italienne. Déjà, l’appui financier de l’Europe pour l’ensemble des produits alimentaires italiens est passé de 33 M€ à un peu plus de 3 M€ en un an. Surtout, aucun projet lié aux fruits et légumes n’a été retenu. Les opérateurs européens avaient pris l’habitude des grands programmes de promotions orchestrés par le CSO (Centro Servizi Ortofutticoli) de Ferrare. Celui-ci est à l’origine en 2006 du programme “Mr Fruitness” qui a duré une décennie et bien connu pour son porte-parole, un superhéros en collant vert. Le programme “Freshness from Europe” (3,60 M€ sur trois ans) a bouclé sa deuxième année en juin dernier. Paolo Bruni, président du CSO, dans une interview à notre confrère Italiafruit News, offre une explication : « Jusqu’à il y a deux ans, les projets étaient présélectionnés par l’État membre qui les soutenait au niveau communautaire. Depuis, la législation a complètement changé : tout est examiné par l’agence européenne pour les consommateurs, la santé, l’agriculture et l’alimentation ». Valentino de Pisa, président de Fedagromercati (fédération des grossistes italiens), a aussi regretté la situation : « C’est un véritable échec. Mais, notre absence quasi totale par rapport à la France ou l’Espagne ne doit pas être attribuée aux institutions européennes, mais à nous-mêmes, car nous n’avons pas été en mesure d’exploiter le dispositif ».
L’affaire monte à Bruxelles
En tout cas, le cas est considéré suffisamment grave pour faire l’objet d’une question écrite à l’exécutif européen par Paolo de Castro, premier vice-président de la commission de l’Agriculture du Parlement européen, le 8 décembre dernier. « L’analyse des résultats des programmes éligibles par la Commission européenne pour l’année 2017 montre que les principaux pays engagés de longue date dans le processus et ayant un bilan positif, ont subi une réduction significative du nombre des bénéficiaires du programme. Une comparaison des données de l’année dernière entre la France, l’Espagne et l’Italie a enregistré un écart sans précédent », a-t-il analysé en demandant à la Commission européenne « de justifier une absence aussi nette d’équilibrage, de clarifier les modalités d’application des critères suivis pour l’évaluation et, en vue d’une meilleure transparence vis-à-vis des citoyens, de publier les paramètres d’évaluation pour les programmes retenus ». Ambiance.
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