Récolte française
Précocité et volumes
Après une année marquée par de belles conditions sanitaires, la précocité et des taux de sucre élevés caractérisent la récolte 2015 de kiwis dans le bassin de l'Adour.
Pour mesurer tout le bénéfice des conditions climatiques 2015, il faut se souvenir des records d'eau battus par les années 2013 et 2014, au printemps et au moment de la récolte. « Nous n'avons quasiment pas eu de pluie depuis le mois d'août », souligne Jean-Marc Poigt, président de SCA Landadour(1) : « une récolte avancée de huit jours, c'est du jamais vu ! », avec des fruits ramassés à belle maturité dès le 2 novembre.
« Des conditions de récolte exceptionnelles, des taux de sucre jamais vus et une matière sèche élevée également, confirme Pascale Bégoulle, responsable commerciale de Sikig. Nous sommes rassurés quant aux perspectives de conservation et au goût. »
Les conditions climatiques ont permis aux arbres, mis à mal par des inondations à répétition, de se refaire une santé. Les volumes devraient progresser de 10 à 15 % par rapport à l'an dernier, mais on avait perdu de l'ordre de 40 % entre 2009 et 2013. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, s'il n'y avait pas le problème des calibres. « On s'attendait à mieux », regrette Jean-Marc Poigt. Cette campagne va manquer de gros fruits, d'autant que le phénomène des petits calibres affecte les productions grecque et italienne. Le marché de la barquette sera sans doute “bagarré”.
D'autant que, selon l'IKO(2), les prévisions de récolte sont extrêmement élevées, avec près de 800 000 t pour l'hémisphère Nord. L'Italie dépassera son record de l'an dernier, la Grèce augmente sa production de 11 % et devrait battre un record historique. Progression prévue en Espagne, au Portugal et en France également. Le marché va être « compliqué », explique Pascale Bégoulle. Les forts taux de Brix ont permis à Sikig de rentrer plus vite en campagne, avec une commercialisation commencée fin novembre. Là encore, beaucoup de petits fruits et peu de gros calibres. Sikig s'est inscrite dans la stratégie Sun Gold avec des volumes qui montent en puissance (de l'ordre de 600 t). Le fruit jaune a connu un vrai succès sur le marché français. Parallèlement Sikig met l'accent sur les signes de qualité, IGP et Label Rouge. Grâce aux atouts naturels de cette récolte, « Sikig mise sur un démarrage précoce et massif ». D'autant que les stocks de kiwis néo-zélandais sont finis et que la voie est libre pour le kiwi français.
« L'IGP, c'est important pour l'économie de la production et pour la vitrine », insiste Jean-Marc Poigt, président de l'association de promotion du kiwi de l'Adour. Plus chargé en calibres 27/30, le kiwi a tout intérêt à jouer la carte de l'IGP qui admet des calibres inférieurs aux exigences du Label Rouge. Au sein de l'association Qualité Landes qui met en avant les signes de qualité et d'origine du département, le kiwi de l'Adour a lancé, en décembre 2014, une page Facebook qui compte déjà 12 000 ans. Elle permet de toucher la cible féminine de 18 à 25 ans privilégiée. Dans le même esprit de sortir des sentiers battus de la promotion, Jean-Marc Poigt présente en décembre, le kiwi de l'Adour devant les élèves de l'école française de gastronomie Ferrandi, à Bordeaux.
(1) La SCA Landadour fait partie de l'Union AKF (Alliance Kiwi France). Reconstruites après un incendie, les installations de la coopérative implantée à Hastingues (Landes) sont à nouveau opérationnelles.
(2) International Kiwifruits Organisation.