Pommes de terre : les producteurs français tirent la sonnette d’alarme
Les rendements de pommes de terre sont en baisse historique, pour l’UNPT. Les producteurs en appellent au reste de la filière et aux pouvoirs publics.
Les rendements de pommes de terre sont en baisse historique, pour l’UNPT. Les producteurs en appellent au reste de la filière et aux pouvoirs publics.
La filière pommes de terre ne cache pas son inquiétude pour cette campagne. « L’année 2022 sera-t-elle la plus mauvaise récolte de pommes de terre enregistrée depuis 2000 ? », s’interroge l’Union nationale des producteurs de pommes de terre, dans un communiqué.
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Selon les derniers prélèvements de terrain réalisés par l’UNPT pour le compte de l’interprofession CNIPT, la dégradation jugée historique des rendements nationaux serait d’au moins -20 % par rapport à la moyenne des vingt dernières années, soit 1,5 million de tonnes de pommes de terre perdues (40 000 ha ramené en surface). Cette perte moyenne pourrait même atteindre a minima -30 % pour les pommes de terre non-irriguées, avec des extrêmes déjà relevés à -50 %.
Les fournisseurs de la transformation font leurs comptes
« La récolte s’annonce catastrophique, et ce malgré des conditions de plantations et des conditions météorologiques printanières qui laissaient présager une bonne campagne 2022-2023 », souligne l’UNPT. Les chaleurs extrêmes corrélées à une forte sècheresse enregistrée dans les bassins de production ont stoppé le développement des tubercules. Les espoirs d’inversion de la tendance sont minces : même le redoux et des précipitations – aléatoires dans cette période météorologique inédite – ne pourraient changer les choses, regrettent les producteurs français. Ceux d’entre eux travaillant avec la transformation et la féculerie ont déjà évalué les potentielles pertes : plus de 200 M€.
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Appel à la mobilisation générale
Dans cette situation, l’UNPT appelle à la mobilisation générale de tous les acteurs économiques de la filière (industrie, négociants, distribution) et des pouvoirs publics afin de permettre aux producteurs de franchir ce cap. L'UNPT demande dès à présent « la revalorisation des prix payés aux producteurs et une meilleure répartition de la valeur ajoutée notamment avec la grande distribution, l’assouplissement contractuel des volumes engagés non livrés par les producteurs et l’amorce rapide d’une réflexion sur la mise en place d’un dispositif d’aide d’Etat exceptionnel visant à soutenir financièrement les producteurs ». L’enjeu est clair : assurer financièrement les plantations pour 2023/2024.
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