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Pomme/Poire : Trois points clés de la conduite d’un verger bio

La production bio de pommes et de poires en région Provence-Alpes-Côte d’Azur a été au cœur de deux journées organisées par la Chambre d’agriculture.

© F. Petit

« Quand on convertit en bio un verger existant, on récupère un héritage avec des aspects positifs et négatifs. Quand on conçoit un verger bio, on peut tout optimiser dès le départ pour ce mode de production », a indiqué Guilhem Sévérac, Chambre d’agriculture du Vaucluse, lors d’une journée technique consacrée à la production de pommes et poires bio, mi-novembre à Cheval-Blanc (Vaucluse). Cette journée, ainsi qu’une autre ayant eu lieu le lendemain dans les Hautes-Alpes, organisées par la Chambre régionale d’agriculture de Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont permis d’évoquer certains points clés de la conception et de la conduite d’un verger de pommes ou de poires bio.

1. Le matériel végétal

Lors de l’implantation d’un verger bio de pommiers, le choix du matériel végétal est primordial, en particulier en cas de replantation où il peut y avoir des problèmes de vigueur. Le triptyque sol/porte-greffe/variété est primordial en bio. En particulier, le porte-greffe détermine la vigueur de l’arbre, un paramètre essentiel. « Il faut profiter de la gamme de porte-greffes et de son éventail de vigueurs, depuis Pajam 1 jusqu’à M111 pour les pommiers », souligne Guilhem Sévérac. La distance de plantation doit être adaptée en fonction des variétés. Pour celles de faible vigueur, les distances de plantation peuvent être baissées à 1 m ou 1,20 m. Pour les porte-greffes de poiriers, le conseiller cite Ba 29, Pyrim et Farold 87.

2. La régulation de la charge

Le premier point pour réguler la charge de fruits est la taille, en agissant sur le diamètre, l’inclinaison et la ramification. « En bio, on travaille plutôt sur des grosses branches, ce qui change un peu par rapport à la production en conventionnel », indique Guilhem Sévérac. Il ne faut pas plier toutes les branches, et celles que l’on plie doivent l’être de manière modérée (pas de pliage trop fort « la tête en bas »). En AB, il n’existe pas de produit éclaircissant homologué. Certains produits ont tout de même des effets secondaires éclaircissants intéressants : huile + soufre, en action sur les feuilles de rosettes, ou la bouillie sulfocalcique, sur fleurs. « L’utilisation de filets Alt abeilles, pour empêcher les abeilles de polliniser, est une méthode très efficace pour réguler la charge », signale le conseiller arboriculture. Mais il faut adapter la période de fermeture à chaque verger, en fonction de la variété, de l’année, du taux de floraison, du dispositif de pollinisation, de la vigueur… Enfin, l’éclaircissage manuel est un complément indispensable en production bio. Il faut compter entre 100 et 300 h/ha suivant le verger considéré.

3. La protection du verger

La régulation naturelle est particulièrement importante en bio. Même si elle ne fonctionne pas sur l’ensemble des ravageurs, elle permet de réduire la pression globale et de limiter la présence de certaines espèces (acarien en pomme, psylle en poire…). Parmi les principales maladies en production de pommes et poires bio, on trouve la tavelure (pas la même en pomme et en poire), les maladies des suies et des crottes de mouches et les maladies de conservation. Les ravageurs majeurs rencontrés sont le carpocapse, la zeuzère, les pucerons (puceron cendré, puceron mauve du poirier, puceron lanigère), l’hoplocampe, le campagnol provençal… Parmi eux, le campagnol provençal est un facteur limitant important de la production bio. « Le travail du sol est le meilleur moyen pour limiter les dégâts de campagnol », estime Gilles Libourel, arboriculteur bio et expérimentateur au Grab. Le choix du porte-greffe est également un paramètre important pour ce problème : l’utilisation d’un porte-greffe vigoureux permet à l’arbre de mieux résister aux dégâts de campagnols. Quant au psylle, il pose peu de problèmes en AB mais il faut être vigilant lors de la période de conversion. D’autres ravageurs et maladies plus secondaires peuvent causer des dégâts non négligeables, comme le tigre du poirier ou la septoriose.

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