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Pomme de terre : comment revaloriser son image auprès du consommateur ?

A l’occasion de l’assemblée générale du CNIPT, l’Institut IRI et l’Obsoco ont brossé, côté caddy et côté consommateur, le portrait de la pomme de terre.

Les conditionnements actuels de la pomme de terre seront-ils encore adaptés demain alors que le nombre de ménages d’une ou deux personnes, aux attentes différentes, seront majoritaires ?
© Philippe Gautier-FLD

Pour son assemblée générale le 11 janvier, Le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre, a mandaté l’Institut IRI, et l’OBSoCo (Observatoire Société et Consommation) pour une étude sur la perception et le rapport des Français à la valeur des pommes de terre vendues à l’état frais. Emily Mayer, directrice des études de l’institut IRI, et Guénaëlle Gault, directrice générale de l’OBSoCo ont présenté les principaux résultats.

Lire aussi : UNPT : que réclament les producteurs de pommes de terre ?

Francisco Moya, nouveau président du CNIPT

Lors de l’assemblée générale, le CNIPT procédé a renouvellement de son Conseil d’Administration. Francisco Moya, représentant de Fédépom, a été élu nouveau président du Centre national interprofessionnel de la pomme de terre. Par ailleurs ont été élus, Antoine Peenaert, producteur de pommes de terre et représentant de l’UNPT au poste de Vice-Président, David Deprez, représentant de l’UNPT, en tant que Trésorier et Dominique Père, représentant de FEDEPOM, au poste de  Secrétaire.

Une reconnaissance qui ne faiblit pas

Sur le côté positif, la pomme de terre conserve auprès du consommateur une bonne image. Selon l’Obsoco, près des deux tiers des Français reconnaissent ne pas pouvoir s’en passer, l’humble tubercule se plaçant devant la tomate (31%) et la salade (24%). Une même proportion la cuisine régulièrement (au moins une fois par semaine). De même, les pommes de terre sont consommées aussi bien en gratin, en frites, à la vapeur (principal mode de cuisson : 93% des Français). Enfin, 69% des Français la consomment en plat unique ( 58% pour les légumes).

De plus, dans le contexte actuel marqué par une inflation galopante pour les produits alimentaire, la pomme de terre tire très bien son épingle du jeu. Elle est le produit le moins cher au kilo et qui a subi l’inflation la moins importante sur un an (+9%). En effet, le prix au kilo est de 1,24 €/kg en pommes de terre fraîches alors qu’il est de 2,64 €/kg pour le riz (avec + 16% entre novembre 2021 et novembre 2022) et 2,43 €/kg pour les pâtes (+23% )

Un positionnement ambigu

Cependant, la pomme de terre est aussi l’objet de bien des questionnements de la part des consommateurs. Guénaëlle Gault l’a reconnu : «  La pomme de terre a un positionnement ambigu. Les Français reconnaissent globalement ses qualités d’adaptation à toutes saisons, plus de 64%, ou à toutes les cuisines, 67%. Mais, cette adaptabilité est inégalement reconnue ».  De plus, seulement 57% des Français considèrent qu’elle est adaptée à tous les régimes alimentaires (80% pour les fruits et légumes)

De fait, la valeur santé de la pomme de terre est challengée. Ainsi, les Français semblent dubitatifs quant à ses vertus : 38% avouent être incapables de dire si elle est bonne ou pas, 44% si elle a ou non des qualités nutritionnelles et même 67% ne savent pas si la pomme de terre est calorique ou pas.  

Pour aller plus loin :

Pommes de terre bio : la GMS hollandaise s’engage sur la vente de variétés résistantes

Coûts de stockage : l’impact chiffré de la hausse de l’électricité pour les filières pomme de terre, fruits et légumes

Des pistes pour faire évoluer la situation

Quelles solutions pourraient se présenter ? du côté de la distribution, Emily Mayer a souligné qu’ « il existe un potentiel pour la pomme de terre fraîche dans le e-commerce au regard du poids de ce circuit pour les autres familles de produits : 9,1% pour la pomme de terre contre 14,5% pour les haricots verts ».  Une autre piste serait d’adapter les formats face à l’augmentation des ménages de une ou deux personnes : le développements de conditionnements de 500 g ou 750 g seraient bénéfiques mais se heurte au mur de la loi Agec.

Par ailleurs, les résultats du baromètre Durabilité réalisé par CSA pour le CNIPT montre que les Français ont une connaissance vague des actions menées par la filière en matière d’environnement et de RSE. Un  travail sur ce point pourrait être bénéfique : 73% des Français déclarent qu’ils seraient prêts à acheter plus de pommes de terre s’ils étaient davantage informés. Une pomme de terre « responsable » avec un prix supérieur de 0,15 € par kilo (référence cœurs de gamme) serait acceptée par 71% des consommateurs. A méditer.

Inquiétudes autour de la loi Climat et Résilience

En janvier 2030, 20% de la surface de vente des magasins de plus de 400 m2 devront être dédiées au vrac. Ainsi le stipule la loi Climat et Résilience. Les fruits et légumes sont considérés ici comme « des produits alimentaires sans emballage primaire » ; du coup, ils seront comptabilisés dans les 20%. Oui, mais voilà, 93% des pommes de terre vendus en grande distribution sont proposées conditionnées.  La filière s’inquiète donc de voir les bénéfices de sa stratégie de segmentation culinaire être largement entamés par le développement du vrac. Le CNIPT a commandité une étude sur les opportunités possibles que pourraient néanmoins apporter cette évolution réglementaire.

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