Pomme de terre : après les pluies et les inondations dans le Nord-Ouest de l’Europe, quels sont les motifs d’inquiétude ?
La récolte de pomme de terre est retardée dans le Nord-Ouest de l’Europe. La filière est dans le flou quant aux quantités qui pourront être effectivement arrachées et leur qualité. Les prix sont déjà en hausse. Le NEPG est aussi préoccupé par la disponibilité probablement faible en plants de pomme de terre pour le printemps 2024. Le NEPG appelle à la prise en compte de la hausse des coûts et des risques dans les contrats à venir.
La récolte de pomme de terre est retardée dans le Nord-Ouest de l’Europe. La filière est dans le flou quant aux quantités qui pourront être effectivement arrachées et leur qualité. Les prix sont déjà en hausse. Le NEPG est aussi préoccupé par la disponibilité probablement faible en plants de pomme de terre pour le printemps 2024. Le NEPG appelle à la prise en compte de la hausse des coûts et des risques dans les contrats à venir.
Le NEPG avoue être dans le flou concernant la campagne en cours, suite aux importantes précipitations des dernières semaines dans le Nord-Ouest de l’Europe. Il reste encore beaucoup de pommes de terre à récolter. Inondations ou terres saturées en eau, jusqu’à 250 mm de pluie à mi-novembre dans différentes régions… Le Nord de la France, l'Ouest de la Belgique et les régions côtières des Pays-Bas ont été les plus touchés.
Encore 1,4 million de tonnes en terre
Pourtant, comme le précise le groupe des producteurs de pomme de terre du nord-ouest européen (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas) les rendements en pommes de terre ont été généralement bons, avec une moyenne de 45,8 tonnes/hectare dans l’UE-4 (+6,3 % sur un an). Compte tenu de la hausse des surfaces, la production totale de l’UE-4 est estimée à 23,6 millions de tonnes (22,9 millions de tonnes en 2021, année “comparable”).
« Pour l'instant, environ 22,2 millions de tonnes semblent avoir été récoltées, précise le NEPG dans un communiqué fin novembre. Il reste donc environ 1,4 million de tonnes dans les champs. Le NEPG ne se prononce pas sur la quantité qui sera encore récoltée, mais une partie de la récolte est définitivement perdue. »
La plupart des surfaces restant à récolter se trouvent aux Pays-Bas (15 %) et en Belgique (11 %). Les coûts engendrés (récolte, lavage, séchage et stockage) sont largement plus élevés que la normale.
Les prix déjà en hausse face à l'incertitude de la qualité
Les producteurs s’inquiètent de la qualité des surfaces non récoltées. Certaines pommes de terre ne sont pas récoltables ; d’autres qui seront récoltées pourraient connaître des problèmes de qualité. Certains contrats ne seront pas livrés, affirme le NEPG.
Côté marché et prix, l’offre désormais en disponibilité réduite entraîne de fortes hausses de prix sur le marché libre, de 8 €/q à 20 €/q en quelques semaines. La demande de pommes de terre saines et sèches est élevée, tant pour l'industrie que pour l'exportation. « Il n'y a aucune raison pour que les prix baissent à long terme. La livraison anticipée des contrats pourrait même entraîner des manques à long terme (printemps 2024) », estime le NEPG.
« 2023 nous rappelle que la production de pommes de terre devient de plus en plus difficile, risquée, coûteuse et stressante. » Le NEPG appelle à ce que les contrats pour la saison à venir doivent tenir compte de la hausse des risques et des coûts.
Inquiétudes aussi en ce qui concerne la disponibilité en plants (NEPG)
En production de plants, il y a moins d'hectares (94 100 ha, - 6,6 % par rapport à 2022), moins de tubercules et des tubercules plus gros que d'habitude dans le Bénélux, en France, en Allemagne, au Danemark et en Écosse. Les déclassements plus élevés de plants conduiront à une diminution d’environ -20 % de la disponibilité en plants pour 2024. Les producteurs de plants de pommes de terre devraient être les premiers à bénéficier des augmentations de prix annoncées pour le plant.