Orientation
La loi de modernisation agricole voulue par Hervé Gaymard est donc devenue une loi d’orientation par le seul fait de la volonté présidentielle. Longtemps le chouchou des agriculteurs, Jacques Chirac sent bien que sa bonne cote recule insensiblement dans ce secteur. Pour plusieurs raisons. Et d’abord parce qu’il n’y a plus beaucoup de responsables professionnels en exercice qui peuvent raconter les grandes heures de Chirac, ministre de l’Agriculture. C’était le temps de la cogestion. C’était il y a 30 ans. Certes, on trouve encore beaucoup plus de dirigeants de la FNSEA encartés à l’UMP que dans le club des amis de François Hollande. Mais les relations sont différentes, et les réformes successives de la Pac, où la France a résisté tant bien que mal, ont porté des coups durs à l’agriculture française. Pour le Président, il s’agit aussi de faire oublier la précédente loi d’orientation, annoncée par lui au 50e anniversaire de la FNSEA, commencée par son ministre Philippe Vasseur, et terminée par Jean Glavany, après la dissolution de 1997. Sur le fond, le discours de Jacques Chirac n’a pas changé : l’activité agricole doit s’inscrire dans les territoires tout en allant à la conquête des marchés mondiaux. Les pays, comme la France, “qui disposent d’un potentiel agricole important ont une responsabilité internationale en matière alimentaire” estime le Chef de l’Etat. En route donc vers une grande loi agricole. Reste une question : Hervé Gaymard va-t-il rester rue de Varennes pour mener le projet à son terme ?