Maroc : « Azura vise 100 % de sa production de tomates irriguée en eau dessalée malgré son prix »
Le spécialiste de la tomate cerise s’est confié sur sa politique de gestion de l’eau et sur la certification AWS (gestion durable de la ressource en eau) récemment obtenue.
Le spécialiste de la tomate cerise s’est confié sur sa politique de gestion de l’eau et sur la certification AWS (gestion durable de la ressource en eau) récemment obtenue.
Lors de sa conférence de presse inédite en petit comité à Paris le 17 juillet, le groupe franco-marocain Azura est revenu sur ses ambitions et considérations concernant l’eau. Celles-ci se sont récemment traduites par l’obtention de la certification AWS -Alliance for Water Stewardship- qui certifie d’une gestion durable de la ressource en eau. Le recours à l’eau dessalée pour irriguer ses tomates a participé à l’obtention du label.
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Au Maroc, de la politique des barrages à celle du dessalement de l’eau de mer
Au Maroc, l’eau est un sujet présent dans toutes les dynamiques et depuis toujours. Les zones du Sud de la Méditerranée sont sujettes de manière cyclique à des épisodes de manque de pluie. Or ce sont les précipitations qui assurent l’apport en eau dans ces régions.
Comme le rappelle Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, pendant longtemps, la politique du Maroc a reposé sur les barrages. Aujourd’hui, avec la hausse de la population au Maroc et le développement de l’industrialisation, la consommation d’eau va croissante. Le Maroc s’est donc tourné vers les sources renouvelables d’eau : le dessalement de l’eau de mer.
Le pays dispose de la première station de dessalement d’Afrique, à Agadir et mise en service il y a deux ans. Elle permet de fournir 275 000 mètres cubes par jour d’eau potable et d’eau d’irrigation (400 000 mètres cubes par jour à terme, après la phase d’extension).
A Agadir, Azura irrigue 100 % en eau dessalée
« La station de dessalement d’Agadir permet de fournir la totalité de l’eau potable d’Agadir et d’irriguer 15 000 ha agricoles, souligne Abir Lemseffer. Dès le départ, Azura s’est positionné sur l’eau dessalée. Nous avons été le premier groupe à en faire la démarche, bien qu’il s’agisse d’une eau relativement chère par rapport à l’eau de barrage : l’équivalent de 0,5 €/m3 contre 0,10 à 0,20 €/m3. »
Le groupe fait donc preuve d’une vraie technicité pour l’usage de cette eau, avec le goutte à goutte, l’irrigation raisonnée, etc.
Les fermes de production d’Azura s’étendent sur 800 ha à Agadir (sur la côte Atlantique au sud du Maroc) et 400 ha à Dakhla (dans le territoire disputé du Sahara occidental). Aujourd’hui, 100 % de la production d’Azura à Agadir est irriguée par dessalement. A Dakhla, l’irrigation vient des eaux de nappes avec une « utilisation raisonnée ». Mais l’objectif est de basculer sur des eaux dessalées dès la mise en service de l’usine de dessalement de Dakhla, en cours de construction et espérée pour 2025.
Azura précise aussi être en train « d’explorer d’autres techniques, comme le dessalement local ».