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L’harmonisation des cahiers des charges : un vœux pieux

Le décret relatif à l’étiquetage des produits dont les exploitations sont agréées pour l’agriculture raisonnée n’est toujours pas publié. Pendant ce temps, la profession patine quant à l’harmonisation – jugée indispensable – avec les autres cahiers des charges.

Au cours de la conférence organisée au Sival le 15 janvier dernier sur l’agriculture raisonnée et l’harmonisation des cahiers des charges, les intervenants étaient unanimes sur un objectif : il est nécessaire de limiter au maximum les audits sur une exploitation. L’harmonisation s’impose.

En aparté, les choses étaient moins claires. Certains estiment que dès la parution du décret sur l’étiquetage, le processus va se déclencher. Les cahiers des charges vont s’harmoniser progressivement. D’autres pensent le contraire et soulignent : “C’est bien de rappeler qu’il est nécessaire d’harmoniser le cahier des charges, mais nous n’y croyons guère.”

Pourtant Aurélie Cesbron de la chambre régionale des Pays de Loire affirme : “La réussite de l’agriculture raisonnée passe par l’harmonisation des cahiers des charges.” Certains acteurs de la filière s’y préparent.

La section nationale melon, dont la charte concerne 54 000 tonnes de melons, imagine que la charte est le socle commun national de la production raisonnée. La charte melon ne répond qu’aux exigences commerciales de la qualité sur laquelle peuvent se greffer tous les signes de qualité des entreprises (CCP, label, IGP).

La coopérative ValNantais a défendu Agri-Confiance qualité-environnement Une normalisation européenne via l’Afnor est en cours pour AgriConfiance.. Elle qualifie ce système de “réactif et adaptable aux évolutions de la filière” contrairement aux autres modèles où, à chaque modification, une revalidation du cahier des charges est imposé. Chez Agrial, cinquante maraîchers ont déjà déposé un dossier d’agrément pour l’agriculture raisonnée. Et plus de 85 % de ses surfaces maraîchères sont soumis aux contraintes des contrats territoriaux d’exploitation (CTE).

Claudine Quentel, directrice Qualité produits frais traditionnels chez Casino, a peut-être montré la marche à suivre pour les producteurs : “Notre démarche pour la marque Terre et Saveur a toujours été de partir du cahier des charges du producteur en établissant avec lui un plan de progrès. S’il est déjà qualifié, c’est un plus. Nous allons gagner du temps notamment pour les contrôles.”

Une chose dont tout le monde est sûr désormais : l’harmonisation prendra du temps.

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