Provence-Alpes-Côte d’Azur
Les paillages en verger à l’essai à La Pugère
L’utilisation et l’impact des paillages plastiques et de bâches tissées en verger sont évalués par La Pugère et l’Ardepi comme alternative au désherbage.
L’utilisation et l’impact des paillages plastiques et de bâches tissées en verger sont évalués par La Pugère et l’Ardepi comme alternative au désherbage.
La station d’expérimentation de La Pugère (Bouches-du-Rhône) s’intéresse depuis peu à l’utilisation des paillages plastiques et autres bâches tissées, afin d’apporter aux professionnels toutes les informations utiles sur leur mise en œuvre, leur coût mais aussi leur impact sur le développement des arbres, et sur la disponibilité en eau dans le sol. « L’idée est d’abord d’observer la durabilité de ces paillages dans le temps », explique Vincent Lesniak en présentant un essai comparatif des différents matériaux disponibles sur le marché. Celui-ci compare une modalité travail du sol avec un paillage microperforé plastique ; un paillage tissé ; un paillage tissé bio-compostable ; un paillage en jute ; ainsi qu’un paillage en feutre. Avec un paillage tissé, plus résistant (maille de 130 g/m²), aucune recolonisation des mauvaises herbes n’a été observée. Même constat pour le paillage tissé bio-compostable. Plus naturels, les paillages en jute et en feutre présentent l’avantage de se dégrader à la parcelle, mais leurs durées de vie sont aussi intermédiaires. « Les mesures des circonférences de tronc sont assez homogènes et, surtout, les gains de circonférences sont supérieurs sur les arbres situés sous paillages », commente Vincent Lesniak.
Une meilleure gestion de l’eau
L’impact du paillage sur la consommation en eau a également donné lieu à un essai parallèle. L’Ardepi a suivi l’efficience d’apport d’eau sur une modalité désherbée, comparativement à une modalité avec paillage plastique et une autre avec un paillage tissé. « Nous avons enregistré 30 % d’apport d’eau en moins sur les paillages tissés et plastiques, par rapport à la référence désherbage mécanique et chimique. Le sol, beaucoup plus séchant sans le paillage, a nécessité des apports d’eau supplémentaires pour maintenir les humidités à un niveau semblable », indique le technicien de l’Ardepi. Les sondes utilisées sur l’essai mesurent également la température sur chaque capteur et la salinité de la solution de sol. Sur la première année, aucune différence significative entre les différents paillages n’a été observée. Mais la température est plus élevée sous les paillages, laissant à penser que la minéralisation pourra potentiellement être plus importante sous paillage, stimulant davantage la vie du sol. Sur 2020, l’essai va se poursuivre avec les mêmes outils, pour confirmer la réduction des apports en eau sur des cultures paillées.