Les Ibériques aiment les noix
La consommation de noix fait partie de la culture de l’Espagne et du Portugal. Malgré une production peu importante dans ces deux pays, les nuciculteurs cherchent à répondre aux attentes des consommateurs.
La consommation de noix fait partie de la culture de l’Espagne et du Portugal. Malgré une production peu importante dans ces deux pays, les nuciculteurs cherchent à répondre aux attentes des consommateurs.
Ces dernières années, la nuciculture en Espagne et au Portugal connaît une nouvelle dynamique. « Que ce soit en Espagne ou au Portugal, les productions sont peu importantes, de l’ordre de 14 000 tonnes en Espagne, contre 4 000 au Portugal », a commenté Neus Aleta, chercheuse à l’Irta (l’Institut de recherche de Catalogne) lors de la dernière Assemblée générale de la Senura (Station d’expérimentation nucicole Rhône-Alpes). Selon la chercheuse, les nucicultures espagnoles et portugaises présentent de nombreuses similitudes. En 2012, environ 9 000 hectares de noyers étaient plantés dans toute l’Espagne. Une nouvelle estimation, réalisée en 2016 grâce aux pépiniéristes, ferait état d’un verger de 12 000 hectares. Au Portugal aussi les nuciculteurs ont fait d’importantes plantations. En 2016, le pays compterait près de 3 000 hectares. Les nouvelles plantations sont faites avec de bons plants sur de grandes surfaces (minimum 50 hectares) dans des sols bien préparés permettant la mécanisation. En revanche, Neus Aleta estime que « les variétés ne sont pas toujours bien choisies, surtout au Portugal. On pense trop à la quantité et pas assez à la qualité ».
De nouvelles variétés plus précoces
Les vergers se sont développés avec les variétés californiennes Serr, Hartley, Pedro et Vina, dans les deux pays, dans les années 1990. En 2005, la variété Chandler est introduite de façon généralisée. Jusqu’en 2012, ce sera même la seule variété, sauf dans les secteurs les plus froids où Franquette, Fernor et Lara prédominent. La Chandler, qui arrive à maturité début octobre, est privilégiée parce qu’elle est productive et que sa mise à fruit est rapide. En revanche, sa sensibilité à la bactériose pose problème. Le choix variétal se porte maintenant sur de nouvelles variétés : Howard, Lara, Serr, pour avancer la période de récolte, de façon à ce que les mises en marché puissent se faire avant l’arrivée de la noix californienne.
Une forte consommation interne
Pour faire face à leur importante consommation, ces deux pays importent en effet beaucoup. Les Espagnols font rentrer dans le territoire environ 32 000 tonnes de noix par an, principalement de Californie, mais aussi de France (5 000 tonnes). Depuis 2012, l’importation de noix en coque diminue au profit du cerneau. Les Espagnols en importent autour de 9 000 tonnes et les Portugais 3 000 t. Il s’agit d’une consommation traditionnelle mais la tendance est toujours à la hausse. Elle est d’un kilo par personne en Espagne, contre 700 grammes au Portugal (500 grammes en France). « A noter que les consommateurs espagnols sont prêts à payer la qualité d’une noix espagnole, jusqu’à quatre euros le kilo pour des calibres supérieurs à 34 », souligne la chercheuse.
Isabelle Brenguier
Des vergers sensibles aux ravageurs
Comme en Isère, les vergers espagnols et portugais ne sont pas exempts de problèmes sanitaires. Ils doivent faire face à des problèmes de maladies sur fruits (bactériose, anthracnose et autres champignons peu connus) et sur arbre (Brénneria nigrifluens, Phytophthora sp. et Armillaria mellea) mais aussi de ravageurs comme le carpocapse et le puceron. Pour l’instant, la mouche du brou ne cause pas de dégâts.
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