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Les fruits et les légumes sous le couperet de l’hiver

Gel et chutes de neige ont lourdement endommagé vergers de fruits à noyaux et tunnels de maraîchage en France, comme en Italie et en Espagne.

Aucun des moyens de lutte existants n’a été efficace pour protéger les fruitiers en fleurs pendant 72 h de températures négatives.
© DR

Le Moscou-Paris a encore frappé. Cette seconde vague de froid ne devrait pas arranger les producteurs de fruits et légumes qu’ils soient du Nord ou du Sud. La première, qui a frappé la vallée du Rhône et le pourtour méditerranéen fin février début mars, laisse un goût amer à de nombreux arboriculteurs et maraîchers. Pour les premiers, le gel sur les fleurs d’abricotiers, pêchers, pruniers et amandiers présage une récolte amputée. En abricot ce sont les variétés précoces qui ont été touchées. «  Sur des arbres où le stade bouton rose était déjà atteint, les fruits ne se développeront pas », explique Patrick Lévêque, président de la FNSEA Bouches-du-Rhône dans l’Agriculteur provençal. La douceur du mois de janvier a provoqué des floraisons précoces. Mais les températures négatives de février ayant duré plus de 72 h, aucun des moyens de lutte existants n’a été efficace pour protéger les arbres en fleurs. « Le fort mistral ne permettait pas aux arboriculteurs d’allumer les bougies anti-gel », continue le syndicaliste. Et avec une efficacité de 4 h, à 10 € par bougie à une densité de 400 bougies par hectare, cette méthode coûte très chère. Les producteurs qui ont mis en place leur aspersion sur frondaison ont eux perdu bien plus que la récolte de cette année. « Avec des températures négatives pendant trois jours, l’eau a continué à geler sur les arbres et le poids de la glace a cassé les branches », témoigne Jean-Claude Ayme, arboriculteur dans le Gard pour Paysan du midi. Les régions de Basilicate en Italie ainsi que celles de Valence et de Murcie en Espagne ont connu les mêmes conditions. Les pêchers précoces y ont payé le plus lourd tribut.

Recensement pour les calamités agricoles

Les maraîchers aussi ont grelotté d’appréhension. Chutes de neige qui ont fait s’effondrer des tunnels, gel de cultures sous abri, retard dans les plantations, ou encore facture de chauffage carabiné, tous attendent enfin le retour définitif des beaux jours. Il est encore trop tôt pour donner des estimations de pertes, d’autant que l’hiver semble s’éterniser. Face à l’ampleur des sinistres, le recensement des exploitations a commencé dans l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône pour lancer une demande de classement en catastrophe naturelle. Un dispositif d’aide exceptionnelle est mis en place dans les Pyrénnées-Orientales. Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du Rhône a aussi annoncé le déblocage d’un fonds de soutien spécifique qui permettrait de financer les travaux de taille en verger. « Car à défaut de fruits, il y aura du bois et des gourmands », précise Patrick Lévêque.

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