Aller au contenu principal

Journée Méca F&L : les espoirs de la robotique

La journée Méca F&L a dressé le portrait d’une filière robotique bouillonnante qui demande échanges et évaluations économiques pour produire des solutions adaptées aux attentes et budget des producteurs.

Plus de 300 personnes ont participé à la journée de conférences et démonstrations Méca F&L, organisée au centre Ctifl de Lanxade.
© M. Le Corre

Compétitivité et robotique. Deux mots largement évoqués et associés lors de la matinée en salle de la journée Méca Fruits & Légumes, fin mai en Dordogne. Le premier boom de la robotique dans les années 1980 s’était d’ailleurs heurté à la rentabilité économique de robots aux coûts de développement astronomiques. « Depuis de nombreux verrous technologiques ont été levés, résumait dans sa présentation Gilbert Grenier de Bordeaux Sciences Agro. La géolocalisation se fait maintenant au centimètre, des capteurs fiables permettent de voir dans l’infrarouge ou l’hyperspectral à bas coût et enfin les capacités de stockage de données ont explosé. » Des avancées technologiques qui permettent de développer tout une gamme de robots : du petit au gros, de l’assistant à l’autonome. Chacun a ses points forts et ses points faibles : logistique pour les emmener jusqu’à la parcelle, autonomie énergétique, sécurité… Mais les coûts de développement sont encore souvent importants.

 

 

Les prototypes de robot se multiplient donc mais les solutions commercialisées restent rares. Pourtant les attentes des professionnels sont fortes. Des robots pourraient permettre de réduire la pénibilité de certaines tâches, de palier un manque de main-d’œuvre et de réduire les intrants. « Depuis que nous utilisons le robot Oz de Naïo, nous avons fait une économie de 80 % d’herbicide, témoignait Camille Penisson, horticulteur et maraîcher en Dordogne. Sur cinq ou six ans, nous arrivons à amortir un robot subventionné. » Le gain de temps qui pouvait être escompté n’est pas toujours évident. « Il a fallu du temps pour apprendre à utiliser et à travailler avec ce robot dans nos essais à la station horticole de Bretagne sud, complétait Frédéric Gauthier de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Son gain se situe plus en termes de pénibilité. » Un gain de temps lié à la vitesse de travail des robots qui est un compromis avec la délicatesse de son intervention. « Un robot n’a pas un rendement supérieur à l’humain, évoquait Robert Pellenc, inventeur du robot cueilleur de pomme Magali. Mais il peut travailler jour et nuit, 7 jours sur 7. Et à mon avis, il ne peut pas travailler mieux que l’homme. »

Dynamiser la sortie de nouvelles solutions robotisées

Travailler avec un robot demande une réorganisation du travail sur l’exploitation. « Pour intervenir en cas d’alerte, il faut être à proximité de la parcelle sur lequel il travaille », expliquait Camille Pelisson. Et exige aussi une réorganisation ou une adaptation de ses cultures. Un robot cueilleur de fruits nécessite des vergers plats : les fruits cachés au cœur des arbres peuvent difficilement être détectés par le robot. Des contraintes et des changements de pratiques à prendre en compte par toute cette nouvelle filière. « Pour dynamiser la sortie de nouvelles solutions robotisées, nous avons besoin de mettre en relation utilisateurs, fournisseurs de solutions robotisées, industriels et centre techniques et de recherches. D’où la création de la plateforme RobAgri », soulignait Michel Damiani, son vice-président. Une filière qui appelle à la co-conception et l’évaluation économique des solutions robotisées de demain.

 

A voir aussi : nos vidéos des démonstrations 

3 robots de désherbage pour le maraîchage

2 tracteurs électriques polyvalents

2 drones pour cartographier les parcelles

Porter des charges, compter des pommes, cueillir des fraises... des robots et outils innovants

2 robots de tonte en vergers et vignes

Les plus lus

« En bio, il faut utiliser tous les moyens disponibles pour assurer la production », estime Guillaume Placier.
« En bio, nous découvrons de nouveaux insectes »

Les Vergers Placier, engagés dans l’agriculture bio depuis 1998, avec aujourd’hui 80 hectares de verger, dont 50 en bio,…

Francisation de fraises et petits fruits rouges : plus de 100 000 € d’amende requis contre un négociant du Loir-et-Cher

100 000 € d’amende ont été requis contre l’entreprise, 20 000 € d’amende contre le prévenu qui a fait…

Guerre de l’échalote : quelles perspectives après le retrait de deux variétés de semis radiées du catalogue officiel ?

Deux variétés d’allium de semis ont été retirées du catalogue officiel de l’échalote. Une première bataille de gagnée pour les…

Conflit de la tomate marocaine : « Nous respectons à la lettre la réglementation et les normes environnementales et sociales »

Des mois après la colère des producteurs de tomates français à l’encontre de la tomate origine Maroc, le principal exportateur…

serre bio chauffée
Les serres chauffées bio ont 5 ans de plus pour passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables

Le Comité national Agriculture bio de l’INAO a accordé ce délai de 5 ans le 11 juillet. La Fédération nationale de l’…

Pêches et nectarines : « Nous n’accepterons plus aucune baisse de prix », alerte la FNPF

La situation du marché des pêches et nectarines s’est dégradée depuis plusieurs semaines, a dénoncé la Fédération nationale…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes