Arboriculture : que faut-il savoir sur les coccinelles coccidiphages, prédatrices de cochenilles ?
Connues pour être des consommatrices de pucerons, certaines espèces de coccinelles sont bien plus efficaces pour se débarrasser des cochenilles, plus difficiles à atteindre par d’autres moyens de lutte.
Connues pour être des consommatrices de pucerons, certaines espèces de coccinelles sont bien plus efficaces pour se débarrasser des cochenilles, plus difficiles à atteindre par d’autres moyens de lutte.
Les principales espèces coccidiphages, consommatrices de cochenilles, que l’on retrouve en verger sont Chilocorus bipustulatus (coccinelle des landes ou des bruyères), Chilocorus renipustulatus (coccinelle des saules) et Exochomus quadripustulatus (coccinelle à virgule ou coccinelle des pins). Le cycle des coccinelles comporte quatre stades : œuf, larve, nymphe et adulte. Chaque adulte a une espérance de vie de deux à trois ans. En une vie, la coccinelle pondra environ mille œufs. Les femelles pondent des œufs de 1 à 2 mm de long, de forme ovale, colorés en jaune orangé, qu’elles déposent le plus souvent isolément sous les boucliers des cochenilles. Les larves sont assez trapues, de couleur foncée, leur taille varie de 1 à 7 mm au cours de leur évolution. En moyenne, une larve âgée ou un adulte peut consommer quotidiennement 20 à 40 adultes de cochenilles diaspines. Ces espèces sont susceptibles de donner deux à quatre générations annuelles. Les adultes hivernent dans les feuilles desséchées et enroulées restées sur les végétaux ou tombées au sol. En France, on rencontre le plus souvent Chicolorus renipustulatus notamment dans les vergers conduits en agriculture biologique.
Moyens de préservation
Environnement des parcelles
Chilocorus renipustulatus se trouve dans des milieux assez divers, souvent dans des zones humides en voie de recolonisation ligneuse ou dans les landes, mais aussi en milieu plus forestier ou bocager, feuillus et arbustes. Chilocorus bipustulatus se trouve plutôt dans des milieux ouverts et bois clairs, sur les arbres et les buissons. De manière générale, pendant la saison froide, les coccinelles se mettent en diapause, et trouvent refuge sous les pierres, sous l’écorce des arbres, dans les vieilles souches, dans la mousse, ou encore sous les feuilles et fleurs fanées. Pour favoriser leur présence, il faut encourager la biodiversité aux abords des parcelles. Haies composées d’espèces locales diversifiées, prairies naturelles, bandes en friche, présence d’étages de végétations variés… Cette diversité de plantes et d’étages de végétation abrite une faune abondante et diversifiée qui favorisera la constitution d’un réservoir à coccinelles avant et après leur hivernage, quand la pression des cochenilles est redescendue au verger.
Pratiques culturales
Les traitements insecticides sont préjudiciables aux coccinelles comme aux autres auxiliaires des cultures. Les larves sont sensibles à nombre de produits et les adultes fuient les zones traitées. En conséquence, la mise en œuvre de traitements phytosanitaires doit s’envisager en dernier recours, et si possible avec des produits qui préservent les insectes auxiliaires. Cette information est notifiée sur l’étiquette.
Chilocorus bipustulatus mesure 5 mm et a trois petites taches rouges, formant une bande transverse au milieu de chaque élytre marron brillant et très bombé.
Chilocorus renipustulatus est une petite coccinelle de 4 à 5 mm, entièrement noire, avec une tache rouge en forme de rein (d’où son nom latin), sur chaque élytre.
Exochomus quadripustulatus a deux taches rouges, sur chaque élytre de couleur noir luisant, de 3 à 6 mm de long. La tâche à l’avant de l’élytre est en forme de virgule, d’où son nom.
Les adultes des coccinelles peuvent être observés d’avril à octobre. La femelle pond à proximité ou directement sur un foyer, la larve se déplaçant très peu à la sortie de l’œuf.
Certaines de ces coccinelles peuvent être également amenées à consommer des pucerons, mais d’autres auxiliaires plus spécifiques seront plus efficaces.