Congrès de la FNPF
Les arboriculteurs redoutent le manque d’emplois saisonniers
C’est un congrès studieux que la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) a tenu la semaine dernière à St-Etienne (Loire). Le programme des travaux était copieux : l’emploi en arboriculture, la rénovation variétale, la connaissance de la production, et l’organisation de la filière.
C’est probablement sur la question de l’emploi que les congressistes ont donné le sentiment d’avoir le plus d’attentes, ou peut-être les attentes les plus urgentes. A tel point qu’ils y ont consacré la plus grande partie de la discussion du rapport d’orientation. “Qu’est-ce qu’il faudra faire pour que l’Etat comprenne qu’il n’y a pas de main-d’œuvre pour lever les récoltes ?”, a demandé un producteur du Gard avant d’ajouter que “pour 2004, rien n’est assuré” dans son département. Beaucoup d’interrogations chez les congressistes donc. Ils ont tour à tour dénoncé “le flou au sujet des prestataires de services”, le manque de précisions concernant l’obligation de logements. L’extension du statut du saisonnier à la coopérative, à la Sica où la société d’expédition a également été demandée. Pierre Banc, président de la FNPF, a proposé de profiter de la période électorale qui s’ouvre pour faire pression sur les élus sur ce point.
L’innovation variétale échappe aux producteurs
Seconde préoccupation des producteurs de fruits : l’innovation variétale. Pour la FNPF, cette innovation “est un des principaux facteurs de compétitivités qui échappe aux producteurs”. Et elle relève plusieurs dysfonctionnements. “les moyens consacrés à la recherche et à l’expérimentation sont de plus en plus réduits, notamment ceux des stations d’expérimentations dont le financement n’est assuré que par les seuls adhérents de l’organisation économique. En fait la FNPF regrette qu’il “n’existe pas de stratégie nationale pour l’innovation variétale” et propose donc de renforcer les liens entre la FNPF, le CTIFL, l’Inra et le CEP (pépiniéristes).
Troisième point : l’organisation commune du marché des fruits et légumes. Pierre Banc l’a répété : “la FNPF dresse un constat d’échec de l’OCM”. Elle est “insuffisamment attractive et trop complexe”, “elle n’est pas représentative du secteur”, “elle est exclusivement libérale”. Enfin, il lui “manque un outil de connaissance exhaustive de la production”, une question qui a été débattue par les congressistes : “nous avons conclu qu’il s’agissait d’un préalable nécessaire à toute forme d’organisation” a précisé Pierre Banc.
Dans son discours enfin, le président de la FNPF a fait allusion à l’audit de la filière. “Le travail n’étant pas abouti, a-t-il dit en préambule, il est peut-être prématuré de donner un avis”. Mais, a-t-il ajouté, “l’attente sur le terrain est grande”.