Légumes d’industrie : certains producteurs sont tentés par les céréales
Face aux prix très hauts des céréales ces trois dernières années, certains producteurs sont tentés d’emblaver ce type de production plutôt que des légumes d’industrie. Ils ne seraient qu’une minorité selon l’Unilet qui rappelle que producteurs, OP et industriels sont liés. En outre, bien que plus techniques et plus risquées, les cultures de légumes d’industrie peuvent être très rémunératrices.
Face aux prix très hauts des céréales ces trois dernières années, certains producteurs sont tentés d’emblaver ce type de production plutôt que des légumes d’industrie. Ils ne seraient qu’une minorité selon l’Unilet qui rappelle que producteurs, OP et industriels sont liés. En outre, bien que plus techniques et plus risquées, les cultures de légumes d’industrie peuvent être très rémunératrices.
Les légumes d’industrie représentent en général une culture de diversification chez les agriculteurs en produisant (5 à 15 % des emblavements). Les grandes cultures sont la production principale. Se pose donc l’enjeu de l’arbitrage des emblavements chaque année au sein de l’exploitation, d’autant plus dans un contexte de prix très hauts des céréales ces trois dernières années.
Lors d’un voyage de presse organisé par l’Unilet, l'interprofession française des légumes en conserve et surgelés, fin septembre en Bretagne, producteurs et industriels ont partagé leur quotidien, leur engagement, leurs innovations, leurs difficultés. Dans cet article, les représentants de l’Unilet s’expriment sur la concurrence des céréales, mieux rémunérateurs, quant aux emblavements de légumes d’industrie.
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Une culture plus technique et risquée mais qui peut être rémunératrice
En outre, les semences ou plants pour les légumes d’industries sont plus chers que celles des céréales. Jean-Claude Orhan, producteur et président du Cenaldi (et administrateur de la coopérative Eureden) rappelle : « La diversification en légumes d’industrie a un coût : c’est une culture plus technique, qui demande plus de suivi, elle est plus risquée. C’est du jardinage à grande échelle. Mais la diversification est à forte valeur ajoutée pour ceux qui s’y risque. Si c’est bien fait, ça dégage des bénéfices supérieurs à ceux des céréales ou des protéagineux. Un prix correct serait 15 et 20 % de marge supplémentaire à du blé ou du maïs pour une culture de légumes d’industrie réussie. »
De plus, on ne rappelle plus l’avantage de ces cultures de légumes : l’apport d’azote dans le sol, ces espèces étant pour la plupart des légumineuses. Les rotations permettent en outre de limiter la propagation des ravageurs et des maladies. Ce sont donc des cultures très avantageuses à long terme.
Oui mais voilà : depuis trois ans, sur fond de guerre en Ukraine, les prix des céréales sont très élevés. Cyrille Auguste, président d’Unilet (et directeur général de Bonduelle Europe Long Life) confirme : « Oui le légume d’industrie est une culture de complément, et la rotation rentre en concurrence avec les autres cultures de l’exploitation. » C’est donc un choix de l’agriculteur mais aussi de l’OP -organisation de producteurs- à laquelle il appartient (les producteurs de légumes d’industrie sont quasi tous membres d’une coopérative ou d’une OP ; le Cenaldi, la branche amont d’Unilet, rassemble 16 OP). Et au-delà, le lien entre l’OP et l’industriel.
Une connexion entre l’industriel, l’OP et les producteurs
« Il ne peut pas y avoir de déconnection entre la production et l’industrie, rappelle Cécile Le Doaré, directrice générale d’Unilet. Tous les industriels [Unilet rassemble, via son collège aval Fiac Légumes, 9 groupes industriels et 24 sites] ont des contrats avec les OP portant sur des volumes et un calendrier. »
Les OP organisent elles-mêmes avec leurs producteurs les cultures (espèces, calendrier des semis, etc.). Les producteurs sont engagés dans des contrats pluriannuels d’adhésion à l’OP et des contrats annuels d’emblavement et de production. « Le taux de renouvellement dans une OP est de 1 à 2 %, ce qui illustre la fidélité des producteurs à leurs OP », soulignent les professionnels.
Ainsi, 90 % des producteurs sont engagés à moyen-long terme. Mais des « producteurs opportunistes », une « minorité », sont tout de même une réalité, reconnaissent les professionnels lors du voyage de presse de l’Unilet.
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