Le terroir influence les bactéries présentes sur les semences
Les premières études sur les micro-organismes présents dans les semences inaugurent de nouvelles perspectives pour lutter contre les indésirables.
Les premières études sur les micro-organismes présents dans les semences inaugurent de nouvelles perspectives pour lutter contre les indésirables.
Plusieurs espèces potagères ont été les cobayes de Metaseed, une étude originale sur les micro-organismes présents dans ou sur les semences. Dans un premier temps, l’objectif a été de faire l’inventaire des bactéries et des champignons pour contrer à terme les indésirables à l’origine des maladies. Les résultats de l’équipe de Matthieu Barret de l’Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS) d’Angers (49) donnent ainsi les premières pistes d’une série de travaux qui seront menés dans les années à venir à l’aide de marqueurs. Une grande hétérogénéité a été constatée entre les lots de semences. Elle est toutefois moins importante pour les champignons. En haricots, l’effet terroir est plus marqué que le génotype lui-même. Est-ce dû aux conditions climatiques ou aux techniques culturales ?
Premier arrivé, premier servi
Grâce à des inoculations, les chercheurs constatent le principe « du premier arrivé, premier servi » pour la colonisation de la semence par les bactéries. La germination de la semence entraîne une augmentation de certains micro-organismes au détriment d’autres. Cela est vrai surtout pour les bactéries. En radis, les inoculations de la bactérie Xanthomonas campestris et du champignon Alternaria brassicola montrent qu’il n’y pas d’interactions entre les deux types de micro-organismes. En laboratoire, les chercheurs ont isolé les compétiteurs de Xanthomonas, les ont développés pour les remettre ensuite en présence du champignon indésirable. Ils constatent que ce dernier diminue sous les effets des compétiteurs. En revanche, en présence de bactéries dites neutres, il est plutôt stimulé. Ce résultat a suggéré quelques idées aux semenciers présents lors d’une table ronde le 17 novembre dernier sur la métagénomique (étude collective des gènes des bactéries). Hubert Lybeert, de HM Clause, y voit un intérêt pour les semences de mâche par exemple. « Nous pourrions préférer certains sites de production pour leur état sanitaire favorable. Ce qui nous éviterait la destruction de certains lots ». De nouvelles méthodes de détection devraient voir le jour selon la Station nationale d’essais de semences du Groupe d’études et de contrôle des variétés et des semences (Geves).