Adventice
Le séneçon commun, une adventice à germination rapide
Capable de produire plusieurs cycles sur une année, le séneçon commun a développé une capacité de germination rapide. Des populations de cette adventice sont résistantes à des herbicides.
Capable de produire plusieurs cycles sur une année, le séneçon commun a développé une capacité de germination rapide. Des populations de cette adventice sont résistantes à des herbicides.
De la famille des astéracées (composées), le séneçon commun (Senecio vulgaris) se caractérise par ses feuilles vert foncé, sans pétiole et de forme lobée et dentée. Il présente de petites fleurs (inflorescences) jaunes tubuleuses et des graines à aigrettes blanches disséminées par le vent. Sa taille excède rarement 50 centimètres. Au stade plantule, la plante montre des cotylédons peu visibles, de forme allongée et vaguement losangique avec un pétiole bien défini. La longueur des cotylédons est de l’ordre du centimètre. Les premières vraies feuilles se développent en une rosette éphémère, de manière alterne. Elles sont elliptiques, légèrement dentées avec un pétiole large qui peut montrer une légère pilosité. Au fur à mesure de leur développement, les feuilles apparaissent de plus en plus dentées. Seule la nervure médiane y est visible, parfois colorée de rouge-brun. Le bord du limbe est un peu enroulé.
En moins de cent jours, le séneçon peut effectuer un cycle complet, de la germination à la production de graines. La plante a la capacité de germer et de fleurir toute l’année. Toutefois, elle fleurit préférentiellement d’avril à octobre. Elle produit jusqu’à trois générations sur une année.
Jusqu’à 500 graines peuvent être produites par pied, avec une capacité de germination quasi immédiate. Les graines peuvent entrer en dormance, avec un taux annuel de décroissance de 50 %, ce qui signifie qu’il faudrait de six à huit ans pour s’en débarrasser complètement par enfouissement (labour).
Ne pas confondre avec la matricaire camomille aux inflorescences (fleurs) moins tubulaires, plus bombées, et à odeur forte.
Moyens de lutte
Biologie
Le séneçon commun pose problème plus particulièrement sur certaines cultures maraîchères notamment celles de sa famille botanique comme les salades. Une piste d’étude est envisagée pour l’utilisation d’une rouille (champignon parasite) spécifique du séneçon pour réguler cette adventice.
Agronomie
Avec un enracinement assez superficiel, le séneçon est facile à sarcler. Pourtant, les opérations de binage ou de hersage montrent une efficacité limitée, du fait de la faculté du séneçon à produire des cycles et germinations rapides. Deux faux-semis à trois-quatre semaines d’intervalle peuvent se montrer performants. La diversification des rotations n’a quasiment aucune incidence sur cette plante.
Chimie
Il existe beaucoup d’herbicides efficaces en grandes cultures, comme sur les céréales à paille notamment. Des populations sont résistantes aux herbicides de la famille des inhibiteurs de l’ALS (groupe HRAC B) qui comprennent les sulfonylurées, le propoxycarbazone, le florasulame, le pyroxsulame, l’imazamox… Dans le monde, le séneçon commun a été la première plante à avoir développé une résistance aux triazines. Les nombreux herbicides de la famille des inhibiteurs de l’ALS garderont leur intérêt dans les situations où les séneçons y sont encore sensibles. Mais il faudra combiner l’utilisation de ces produits avec d’autres moyens de lutte pour empêcher le développement de mauvaises herbes résistantes.