Aller au contenu principal

Ce qu'il faut savoir sur le datura, une adventice toxique et invasive

Le datura, Datura stramonium, est une plante envahissante et toxique qui se développe rapidement en été et s’installe durablement dans les parcelles légumières.

Le datura, aussi appelé herbe du diable, est une plante herbacée annuelle, de la famille des Solanacées, originaire du Mexique et du Sud-ouest des Etats-Unis. Datura stramonium a été importé en tant que narcotique en Europe dès le XVIIIe siècle. Le datura produit des alcaloïdes présentant un niveau de toxicité élevée. Toutes les parties de la plante sont toxiques et peuvent être à l’origine d’effets sanitaires graves, voire mortels en cas d’ingestion. Le datura est une adventice parfois importante dans les cultures estivales. Il est problématique notamment par sa toxicité dans les cultures récoltées mécaniquement et destinées à la transformation (haricot). La seule présence de quelques plantes isolées entraîne un déclassement de parcelle.

Levées échelonnées jusqu’à l’automne

La lutte contre le datura s’avère également nécessaire dans d’autres cultures estivales car il peut aussi occasionner d’importantes pertes de rendement. Le datura est très invasif avec un développement luxuriant générant une forte concurrence pour la lumière, l’eau et les éléments nutritifs. Les levées débutent généralement au mois d’avril et s’échelonnent sur plusieurs mois jusqu’au début de l’automne. La plantule est de grande taille, aux grands cotylédons, lancéolés-linéaires avec une nervure médiane distincte. La plante adulte présente un port dressé dépassant fréquemment 1 mètre de hauteur. La tige est cylindrique, pleine, plus ou moins lignifiée. Les grandes feuilles (20 cm de long), vert sombre, sont dentelées.

 

A lire aussi : Deux bases documentaires pour mieux connaître les adventices

                      Le séneçon commun, une adventice à germination rapide

 

Moyens de lutte

Rotation

Il est possible de limiter la dissémination de l’adventice en nettoyant minutieusement son matériel. L’alternance des cultures d’hiver, de printemps et d’été ayant des cycles biologiques différents, limite la présence de la plante. Le désherbage chimique ne donne que partiellement satisfaction, notamment en cultures légumières.

Désherbage mécanique

Sur les jeunes plantules (stade deux-trois feuilles maximum), il est possible d’utiliser une herse étrille ou une houe rotative. Après ce stade, seul le binage peut être performant. Une bineuse équipée de doigts rotatifs caoutchoutés peut être utilisée sur le rang de plantation. En revanche, le labour n’est pas une technique efficace pour maîtriser le datura stramoine car les graines sont conservées dans une capsule robuste, difficile à détruire.

Désherbage manuel

Le moyen de lutte le plus efficace est d’arracher manuellement les plants lorsque la surface occupée n’est pas trop importante. L’arrachage doit se faire avant la production de graines ou l’ouverture des fruits. Il est indispensable de se munir de gants (risque de brûlures) et de veiller à retirer toute la plante. Surtout ne pas disséminer les graines. Une capsule (fruit du datura) contient jusqu’à 500 graines viables pendant de nombreuses années avec la capacité de germer jusqu’à 15 cm de profondeur. Une plante peut produire 5 000 graines.

Au stade plantule, le datura peut-être confondu avec le xanthium ou lampourde d’Italie, qui développe des populations denses.

Les pieds de datura ne doivent pas être mis au compost ou sur un tas de fumier, ni brûlés (fumée hallucinogène et toxique). Ils doivent être regroupés sur un tas spécial dans un endroit isolé en attendant leur dégradation.

Dans le cadre de la réglementation concernant la sûreté d’une denrée alimentaire et la santé du consommateur, la responsabilité civile ou pénale du producteur peut être engagée en cas d’intoxication. Il est donc indispensable de gérer au mieux cette adventice.

Les plus lus

<em class="placeholder">Géraldine Toupet, présidente de la coopérative agricole du haricot de Soissons.</em>
Dans l'Aisne, le haricot de Soissons veut attirer de nouveaux producteurs
Désireuse d’attirer de nouveaux producteurs, la Coopérative agricole du haricot de Soissons a présenté la filière lors d’une…
Versement de produit cuprique dans un pulvé.
L'Anses revoit les autorisations en cuivre pour l'arboriculture et le maraîchage

Treize produits à base de cuivre ont perdu leur AMM cet été en un seul coup. D’autres ont perdu de nombreux usages. Voici…

<em class="placeholder">Plusieurs fruits et légumes posés sur une table en bois, incluant des tomates, carottes, courgettes, poivrons, de l&#039;ail, des oranges, fraises, bananes, des grappes de ...</em>
Prospective fruits et légumes : une étude imagine le futur de la filière à horizon 2040

Commandée par le ministère de l’Agriculture, une étude de Ceresco et AgroClimat2050 se livre à un exercice prospectif, en…

<em class="placeholder">Olivier Terrien, maraîcher à Divatte-sur-Loire</em>
Maraîchage en Loire-Atlantique : « Nous semons très dense, à 70 kg/ha, pour que le sorgho couvre rapidement le sol »
Face à des problèmes de fatigue des sols, Olivier Terrien, maraîcher en Loire-Atlantique, a diversifié ses cultures et développé…
<em class="placeholder">Un verger de pommes en haie étroite.</em>
Le verger de demain sera plus productif et mécanisable

La nécessité de compétitivité et la pénurie de main-d’œuvre amènent la filière pomme à reconsidérer la conception des vergers…

Gironde : les filières asperges et fruits rouges réunies dans un seul salon

L’International asparagus days (IAD), dédié à l’asperge, et l’International berries days (IBD), consacré aux petits fruits…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes