Bilan de campagne
L'AOPn fraise, contrainte au niveau budgétaire, s'inquiète de son avenir
Les producteurs de fraises de France ont engagé une réflexion sur deux axes prioritaires, l'économie et la technique, afin de pérenniser la filière.
La dernière campagne a montré une augmentation du taux de présence de la fraise française plus tôt dans la saison.
L 'Assemblée générale de l'AOPn fraise de France, le 17 décembre à Agen, a mis en évidence la volonté de l'organisation de s'adapter au nouveau contexte, budgétaire en particulier : une ressource « de plus en plus contrainte » et une visibilité pour demain « quasiment nulle ». Le président Xavier Mas a annoncé que le conseil d'administration de la collective avait commencé à travailler avec « pour objectif d'avoir un schéma cohérent et pérenne pour fin 2015 ». Sur le volet économique, l'AOPn a la volonté de poursuivre les efforts de communication et de marketing autour des fraises françaises mais aussi d'intelligence économique, accompagnés par la Sopexa. Au programme 2015, la valorisation des messages auprès des nouvelles générations tout en maintenant l'axe sur la production « pour se distinguer de la concurrence », rappelle Quitterie Connole de la Sopexa. « Pour la technique, « notre champ d'investigation est beaucoup trop large », insiste Xavier Mas. Face à la réduction des moyens financiers du CTIFL et des stations régionales, il faudra « une refonte de l'expérimentation historique ». D'autant que le dossier « chaud » de Drosophila Suzukii devient une préoccupation avec un niveau de dégâts qui monte en puissance et que les usages orphelins se multiplient. L'AOPn fédère 29 adhérents, elle représente désormais près de 45% de la production nationale de fraises. Depuis sa création, ces volumes augmentent régulièrement. « Cela reflète le développement de la production au niveau national », souligne la directrice de l'AOPn, Caroline Granado. Le Sud-Ouest pèse 64% devant le Val de Loire (14%) et Sud-Est Rhône-Alpes (12%). La dernière campagne a montré une augmentation du taux de présence de la fraise française plus tôt en saison. Ces progrès sont portés par une consommation dynamique de fraises toutes origines, en progression sur le pourcentage de ménages français acheteurs (72,9 %), de quantité achetée (3,5 kg par ménage et par an), de quantité moyenne par achat (0,65 kg) et de budget moyen d'achat (16,9 euros).